To Auguste de La Rive   4 février 1823

Paris 4 février 1823
Monsieur et très cher ami,

La séance d'hier de l'Académie des Sciences marque une sorte d'époque dans l'histoire de l'électricité dynamique, et je pense que je dois vous annoncer ce qui s'y est lu, d'après l'intérêt que vous mettez à cette branche de la physique, les progrès qu'elle vous doit et ceux qu'elle attend encore de vous.

Je vous ai parlé des calculs de M. Savary. M. deMonferrand, professeur de physique au Collège royal de Versailles, avait fait des calculs analogues de son côté. Quand je le sus, il fut convenu que leurs mémoires seraient lus dans la même séance. Ils l'ont été dans celle d'hier. Quelques résultats sont communs aux deux mémoires, chacun à qui lui sont propres, surtout celui de M. Savary. Il résulte de leur ensemble que tous les faits non encore expliqués complètement, observés par MM. Gay-Lussac, Welter, Pouillet, Biot et Savary, les expériences de Coulomb sur les aimants, les vôtres, celles de MM. Faraday et Barlow, la loi connue de l'inclinaison de l'aiguille aimantée, etc., sont des conséquences nécessaires de ma formule.

Je vous communiquerai plus en détails ces résultats qui ne laissent plus lieu à aucune objection, dès que le rapport aura été fait à l'Institut, ce qui ne tardera pas, parce que j'en connaîtrai alors mieux tous les détails.

Je vous avais prié de faire mettre le n° 339 à la première page des 300 exemplaires pour mon compte de ce qui devait être inséré d'une de mes lettres dans la Bibliothèque universelle au lieu du n° 337 que j'avais d'abord demandé. Je désirerais à présent, s'il en est encore temps, que cette page portât le n° 341 pour pouvoir insérer le précis de ces deux nouveaux mémoires dans mon exposé méthodique. Au reste, si ces 300 exemplaires sont déjà tirés, je m'en servirai également ; mais il faudrait que je le susse pour arranger la fin de mon exposé méthodique en y énonçant, si je peux disposer de deux pages de plus, les résultats en question, ou en disant qu'on les donnera plus tard. Si cela n'est plus possible, rendez-moi ce service de m'écrire un mot courrier par courrier pour me dire seulement ce qui en est, afin de me régler là-dessus. Je vous en serais on ne peut plus reconnaissant. Que je serais heureux s'il était encore temps de numéroter les pages 341, 342, 343, etc. Mes respects, je vous prie, à M. et à Mme de La Rive. Tout à vous, A. Ampère

chez M. de La Rive, professeur de chimie à l'Académie, rue de l'Hôtel-de-Ville, à Genève (Confédération helvétique).

Please cite as “L635,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L635