To Félix Savary   11 juin 1823

11 juin 1823
Monsieur et très cher ami,

j'ai mille pardons à vous demander de la lettre que je vous ai écrite ce matin, je ne saurais comprendre à présent ce qui m'a empêché de voir ce matin que la valeur de M, [illeg] pouvait s'écrire ainsi [illeg] qui est nulle en vertu de l'intégration dont vous avez fait usage en tant d'autres endroits de votre Mémoire, je ne l'ai compris tout à coup qu'en y revenant pour la troisième fois, plusieurs heures après que ma lettre était partie, j'avoue que l'erreur que j'avais commise d'abord, en voulant vérifier ce résultat, m'avait tellement troublé, en me mettant dans la situation de ne savoir que faire relativement à l'impression qui presse beaucoup, que j'étais devenu incapable de plus rien saisir en fait de calcul.

Pour que la même difficulté n'arrête aucun de vos lecteurs, j'ajouterai une ligne dans cet endroit de votre Mémoire pour indiquer que c'est la transformation en question qui donne M = 0. Je serai ensuite obligé de mettre le bon à tirer, car c'est dans le numéro de février du Journal de physique qui aurait paru il y a deux mois je n'avais pas voulu refaire tous vos calculs, avant de les laisser publier. Cependant, l'événement d'aujourd'hui prouve de reste combien vous calculez avec plus de sûreté et de rapidité que moi, cela me met presque en doute si j'ai eu raison de faire le changement que vous trouverez à la page 20, ligne 15 et suivantes, de ce que je vous enverrai demain par les voitures. Je crois bien avoir raison sur ce point-là, mais après ce qui vient de m'arriver, je dois apprendre à me défier de moi. Je vous en fais juge et je suis moins inquiet de m'être avisé de faire cette correction, parce que, si je ne me trompe, ce que j'ai substitué au moyen dont je doutais, ne peut être sujet à aucune difficulté.

J'ai vu hier le vice-président de l'Académie des Sciences qui m'a dit que tout en était toujours là, et relativement à M. Mathieuet relativement à M. Damoiseau.

Adieu, cher et excellent ami, conservez-moi votre amitié, la mienne le mérite et vous savez bien qu'il ne peut y en avoir de plus vive que celle que vous a vouée pour la vie. A. Ampère

A Monsieur Savary, ingénieur géographe, à Provins, département de Seine-et-Marne.

Please cite as “L639,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 24 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L639