To Louis-Antoine Dauphin le (fils de Charles X)   septembre 1823

Mon oncle, M. Sarcey de Sutières ¹ qui a été, pendant 27 ans, officier dans les armées de Leurs Majestés les Rois Louis XV et Louis XVI, qui, après s'être retiré de service, a été, avant les troubles révolutionnaires qui ont déchiré la France, attaché à la maison de Monsieur, Comte de Provence, aujourd'hui notre auguste monarque et que j'ai perdu au commencement de la Révolution, a laissé un fils héritier de ses vertus et de son amour pour ses légitimes souverains, distingué par ses talents et digne de la persécution dont un gouvernement oppresseur l'a accablé pour la noblesse de ses sentiments et son inviolable attachement à la religion de ses pères. Traîné dans les prisons pour avoir dédaigné de les dissimuler devant les tyrans de la France, il y a langui longtemps et n'en est sorti que pour se voir privé de la fortune de son père et de l'espoir d'être placé convenablement à sa position et aux connaissances par lesquelles il pouvait être utile à l'état.

J'avais éprouvé de plus grands malheurs encore et mon père était tombé sous le fer des Jacobins à la suite du siège de la ville de Lyon, sa patrie. Mais j'ai évité, par quelques circonstances favorables, les persécutions qui ont pesé sur M. Sarcey de Sutières, mon cousin germain. C'est pour lui seul que j'ose aujourd'hui implorer les bontés de votre Altesse Royale en la suppliant de lui accorder une place, soit dans les bureaux des Ministères comme sous-chef ou commis d'ordre, soit dans l'administration des Eaux et Forêts [illeg]