To Humphry Davy   3 juillet 1825

J'ai mille remerciements à vous faire de la bonté que vous avez eue de m'envoyer votre dernier ouvrage sur l'admirable découverte du moyen que vous avez imaginé pour préserver de l'action de l'eau de la mer le cuivre dont on se sert pour doubler les vaisseaux.

Je vous prie d'agréer l'hommage de ma reconnaissance. Il y a longtemps que les marques d'intérêt dont vous m'avez autrefois honoré ont pénétré mon cœur de ce sentiment, je le conserverai toute ma vie et la pensée la plus pénible pour moi serait l'idée que j'aie pu, soit par quelque imprudence bien involontaire, soit parce qu'on se serait plu à vous présenter sous un faux jour ce qui aurait été tout à fait innocent de ma part.

J'avoue que ce que j'ai éprouvé l'année passée de la part de personnes que je ne soupçonnais pas de m'être contraires, m'avait fait craindre que ceux qui se sont unis contre moi à cette époque, n'eussent cherché à me[283] nuire auprès de vous (1).

La bonté que vous avez eue de m'envoyer votre ouvrage m'a prouvé que, si on l'avait tenté, du moins on n'y avait pas réussi, et c'est un bonheur pour moi, et celui que j'ambitionne le plus, de penser que vous me conservez cette amitié et cette bienveillance si honorables pour moi, dont j'ai reçu autrefois le témoignage avec une si vive reconnaissance.

Je vous prie, Monsieur et illustre ami, de me permettre de vous renouveler l'hommage de mon admiration pour vos travaux et de la plus haute considération. C'est avec ces sentiments que j'ai l'honneur d'être, Monsieur et illustre ami, votre très humble et très obéissant serviteur. A. Ampère, de l'Académie royale des Sciences, rue des Fossés-Saint-Victor, n° 19, à Paris.