To Michael Faraday   25 octobre 1825

25 octobre 1825
Monsieur et cher confrère,

Il y a longtemps que je me proposais de vous écrire pour vous faire tous mes remerciements de ceux de vos ouvrages que vous avez eu la bonté de m'envoyer, l'un sur la liquéfaction des gaz, l'autre sur de nouveaux composés d'hydrogène et de carbone. Des occupations multipliées, et l'envie que j'avais d'achever le travail que je publie actuellement dans les Annales de Chimie et de Physique assez à temps pour qu'il pût paraître dans les numéros d'août et de septembre m'en ont empêché jusqu'à présent.

Je profite de l'occasion du retour en Angleterre de M. South, qui a fait avec M. Herschel de si belles observations sur les étoiles doubles, pour vous remercier de toutes les attentions que vous avez pour moi. Je regrette beaucoup de n'avoir pas encore des exemplaires à part du travail dont je viens de vous parler, où se trouvera, outre ce qui est dans les Annales de Chimie et de Physique, une démonstration que je regarde comme fort importante de ce résultat de ma formule que ce ne sont pas seulement les assemblages de très petits courants circulaires de même diamètre situés dans des plans équidistants et perpendiculaires à une ligne quelconque droite ou courbe, qui doivent agir comme les aimants, soit dans leur action mutuelle, soit dans celle qu'ils exercent sur un conducteur voltaïque, mais que cela est vrai, d'après ma formule, de tout assemblage de courants électriques formant dans les mêmes plans de très petites courbes fermées renfermant toutes la même aire. Il y avait, en effet, quelque difficulté à supposer que les courants que j'admets autour des particules des aimants étaient exactement circulaires. Maintenant il n'y a plus besoin de faire cette supposition puisque les effets produits doivent être exactement les mêmes quelle que soit la forme des petites courbes fermées qu'ils décrivent autour des particules de l'aimant.

J'ai quelque regret que ce résultat n'ait pas été rédigé à temps pour paraître dans les Annales avec le reste ; mais, dès que j'aurai les exemplaires tirés à part où je le fais insérer, je profiterai de la première occasion pour vous en offrir un. Je vous prie en attendant de recevoir de nouveau l'assurance de ma haute estime et de ma sincère amitié, et de me croire, Monsieur et cher confrère, votre très humble et très obéissant serviteur. A. Ampère

Please cite as “L690,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 8 May 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L690