To Adolphe Quételet   21 mars 1826

Monsieur et très cher ami, je me repentirai toute ma vie de vous avoir écrit inconsidérément pour me plaindre d'un retard dans la publication de l'extrait de mon Mémoire que vous avez eu la bonté d'insérer dans votre excellent journal, à l'instant même où ce retard n'existait plus. Je vous prie de me pardonner ces plaintes si injustes et de m'excuser également de ne vous avoir pas écrit pour vous remercier le jour même où j'ai reçu une partie des exemplaires que vous avez bien voulu faire tirer pour moi.

Je m'en remets à vous, Monsieur, pour m'envoyer le reste par l'occasion que vous choisirez ; mais ce dont je vous prie particulièrement, c'est de m'envoyer le plus tôt possible la note de ce que je vous dois pour le papier, le tirage et les frais de port pour l'envoi chez moi tant des exemplaires que j'ai reçus que des autres.

Comme je crois que vous avez souvent des communications avec M. Garnier, l'un des hommes dont j'ai conservé un plus honorable souvenir, je vous prierai de lui rappeler que je n'ai point oublié l'avantage que j'ai eu de le voir souvent au commencement de mon séjour à Paris.

Je vous prie d'agréer de nouveau tous mes remerciements et l'expression de la bien sincère amitié que je vous ai vouée. J'ai l'honneur d'être, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. A. Ampère