To Adolphe Quételet   15 juin 1826

Monsieur et très cher ami, je n'ai jusqu'aujourd'hui reçu que cent exemplaires du précis d'un Mémoire sur l'électricité dynamique que vous avez bien voulu insérer dans la correspondance mathématique et physique que vous publiez avec M. Garnier et dont l'utilité pour les progrès des sciences est un titre que vous vous êtes acquis à la reconnaissance de tous ceux qui les cultivent ; j'en ai beaucoup en mon particulier de l'amitié qui vous a engagé à me l'adresser et de l'insertion que vous y avez faite de ce précis.

Les cent exemplaires me sont parvenus par la poste en deux envois de cinquante chacun. Peut-être le reste est-il à Paris, mais je n'en ai aucune nouvelle. Si vous les avez envoyés par quelque occasion, vous me feriez bien plaisir de me marquer à quelle adresse à Paris je pourrais le réclamer.

J'avais rédigé d'anciens calculs contenant des recherches et des résultats qui me paraissent importants et n'ont point encore été publiés pour en composer un Mémoire que je voulais vous envoyer pour le présenter de ma part à l'Académie de Bruxelles en vous priant d'en extraire ce que vous auriez pensé pouvoir trouver place dans votre correspondance, où il me semble que certains calculs peuvent être admis. Je ne vous en aurais pas demandé de faire tirer des exemplaires à mon compte de l'extrait que vous en auriez fait, à cause que j'espère que le Mémoire entier sera publié tôt ou tard. M. Hubert, que je voulais prier de porter ce Mémoire à Bruxelles, est parti avant qu'il fût copié. Vous m'obligeriez infiniment si vous pouviez me donner l'adresse d'un correspondant que vous auriez à Paris et auquel je pourrais le remettre, ou de m'indiquer un moyen quelconque de vous le faire parvenir à moins de frais que par la poste.

Je vous prie d'agréer l'assurance de ma reconnaissance et de ma haute considération. J'ai l'honneur d'être, Monsieur et très cher ami, votre dévoué serviteur. A. Ampère