To Adolphe Quételet   8 mars 1827

Paris 8 mars 1827

Monsieur et très cher ami, je suis vraiment honteux de n'avoir pas répondu plus tôt à la dernière lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire. Je vous remercie d'avoir bien voulu présenter à l'Académie de Bruxelles l'exemplaire de mon dernier Ouvrage que je vous avais prié de lui remettre. Je désirerais, quand on imprimera dans ses Mémoires, celui que je vous donnai pour elle à votre premier voyage ici, qu'on m'en tirât cent exemplaires au prix que vous me marquez et qui a été fixé par l'Académie de Bruxelles d'une manière propre à encourager les auteurs et remarquable par le sentiment vraiment libéral qui a dicté cette mesure. Cela me fera cent douze exemplaires qui me suffiront pour en donner à tous ceux à qui je puis désirer d'en offrir. Je vous prierai, quand on vous les remettra pour me les faire passer, d'en garder une demi-douzaine, dont un pour vous, Monsieur, et les autres que vous me feriez le plaisir de faire parvenir de ma part à vos savants compatriotes, MM. Garnier, Van der Heyden, Van Beek, Moll, de Néflizz et, pour le cinquième, celui à qui vous jugerez que cela pût être agréable.

Je vous dois encore, Monsieur, un reste de compte pour des avances que vous avez faites pour moi, relativement aux exemplaires que vous m'avez fait parvenir par la poste. J'ai prié M. Hubert de vous demander dans une lettre qu'il me dit devoir vous écrire de suite, le montant de cette dette, afin que je le lui remette. S'il a oublié de vous le demander, faites-moi le plaisir de l'écrire ou à lui, ou mieux encore à moi, j'irai sur le champ chez lui m'acquitter, car c'est un chagrin pour moi de ne l'avoir pas encore fait.

Je n'ai pas reçu l'exemplaire de votre Traité d'astronomie *. Je me fais un grand plaisir de le lire et je vous en remercie d'avance. Je pense que votre éditeur, dont je ne sais ni le nom ni l'adresse, me le fera parvenir puisque vous avez eu la bonté de l'en charger.

Ma sœur a été bien sensible au souvenir de Mme Quetelet ; elle vous prie ainsi que moi, de vouloir bien lui offrir l'hommage de nos respects.

Je vous prie aussi, Monsieur et bien cher ami, d'agréer celui de ma sincère amitié et de mon entier dévouement. Tout à vous. A. Ampère

à M. Quetelet, professeur de mathématiques et de physique à l'Athénée de Bruxelles , professeur d'astronomie, membre de plusieurs Sociétés savantes, etc., à Bruxelles, royaume des Pays-Bas

Please cite as “L705,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 27 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L705