To ?   13 octobre 1827

Paris 13 octobre 1827

Cher ami, quel mélange des sentiments les plus opposés ont agité ma vie depuis que je ne t'ai pas écrit. Cette mort de Mlle Cuvier ! Comment te rendre l'impression qu'elle m'a faite ? J'arrivais deVanteuil où j'avais passé huit jours avec Adrien de Jussieu et sa femme, mariés depuis trois semaines. J'arrive le dernier jour de septembre, le soir je trouve chez moi la lettre qui me priait au convoi de ce modèle de tout ce qu'on peut voir de meilleur et de plus aimable ; j'y fus en effet le lendemain. Quand j'entrai dans ce salon où je l'avais vue tant de fois, où je lui avais parlé pour la dernière ce 14 août que je n'oublierai jamais, je me mis à pleurer comme s'il s'était agi d'une personne qui ne m'eût pas été étrangère ! et quand j'entendis les discours prononcés sur sa tombe ! et quand le soir, je vis ses parents désespérés et que son père me serra les mains ! je ne saurais où prendre des expressions pour te faire comprendre les angoisses que j'éprouvais ; je ne peux pas en éloigner le souvenir de mon esprit.

Et pendant ce temps-là, par un contraste qui m'a été bien pénible quoique pour une chose qui me convient fort, il m'a fallu m'occuper du mariage de ma fille. Voilà huit jours qu'il est décidé, et que je suis entouré de maçons et de menuisiers qui préparent chez moi l'appartement qui lui est destiné et à son futur époux, M. Ride, chef d'escadron, porte étendard de la compagnie de Croy des gardes du corps. Nous ferons ménage ensemble. Il me plaît fort. II est plein de franchise et a des opinions [illeg]

Please cite as “L715,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 26 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L715