To Adolphe Quételet   19 avril 1828

Paris 19 avril 1828

Monsieur et très cher ami, je me hâte de répondre à la lettre que vous m'avez fait le plaisir de m'écrire pour que celle-ci vous trouve encore à Bruxelles. Je vous remercie de tout mon cœur de ce que vous voulez bien vous charger de remettre des exemplaires de mon Mémoire aux savants de votre pays, à commencer par vous, Monsieur, et par M. Garnier, votre collaborateur. Je ne vous rappelle pas le nom des autres savants à qui je désire en offrir, vous m'en désignez vous-même quelques-uns, et vous savez assez ceux des autres hommes célèbres de votre pays qui, comme ceux que vous me nommez, concourent aux mêmes travaux et prennent intérêt aux progrès de la Physique qui leur doit tant. Mais, si ce n'est pas une indiscrétion, je vous prierais, puisque vous allez visiter plusieurs universités d'Allemagne, de ne pas vous borner à demander de ma part à M. Hayez seulement dix exemplaires de mon Mémoire, mais d'en prendre le nombre que vous jugerez suffisant pour qu'après en avoir remis aux savants de votre pays, vous puissiez en offrir de ma part aux professeurs de physique des universités que vous allez visiter, et à d'autres personnes des villes d'Allemagne où vous passerez qui s'occupent de cette branche de nos connaissances.

Je vous remercie d'avance de ce service pour lequel je compte sur votre obligeance et votre amitié pour moi. Vous me feriez bien plaisir d'écrire sur ces exemplaires et ceux dont vous me parlez les noms de chaque physicien avec le De la part de l'auteur. Je vous remercie beaucoup de l'envoi que vous m'annoncez ; il me parviendra de la manière la plus commode si M. Hayez a la complaisance de remettre le tout à la librairie parisienne, rue de la Monnaie, n° 348, à Bruxelles, d'où il m'arrivera avec des envois à M. Bachelier, libraire à Paris, qui a bien voulu se charger de me les remettre aussitôt qu'ils seront arrivés à Paris, peu de jours après qu'ils auront été remis à cette librairie où vous pourrez envoyer à l'avenir tout ce que votre obligeance serait dans le cas de vouloir bien me faire parvenir.

Je crois l'avoir indiquée à M. Hayez comme m'offrant le meilleur moyen de recevoir les exemplaires de mon Mémoire ; mais je n'avais alors que le nom et non l'adresse de la librairie parisienne ; c'est pour (quoi) vous me rendriez encore un bien grand service en faisant remettre à M. Hayez l'adresse que je joins ici telle que vient de me la donner M. Bachelier. 1

Je vous prie de présenter l'hommage de mon profond respect à Mme Quetelet. Vous savez quelle amitié je conserverai toute ma vie pour vous et combien je serais heureux de vous revoir à Paris, si vos occupations vous permettaient d'y faire un nouveau voyage. Je vous prie, Monsieur et très cher ami, de vouloir bien agréer l'assurance de mes sentiments les plus dévoués et les plus affectueux. A. Ampère

à M. Quetelet, membre de l'Académie royale des Sciences de Bruxelles , professeur d'astronomie au lycée et à l'Athénée royal, etc., à Bruxelles, royaume des Pays-Bas
Une fiche épinglée porte : Je prie M. Hayez de remettre les exemplaires de mon Mémoire à la Librairie parisienne, rue de la Montagne, n° 348, après qu'il aura remis à M. Quetelet ceux qui sont pour lui. Son dévoué serviteur : A. Ampère

Please cite as “L722,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L722