To ?   mars 1830

[Mars 1830]
[32]Monsieur,

mon fils m'ayant envoyé de Marseille la lettre que vous lui avec écrite relativement à ce qui me concerne, j'y ai trouvé, en la lisant, trop de marques d'un vif intérêt pour moi, pour ne pas désirer vous en exprimer ma reconnaissance, et c'est ce que je vous prie de me permettre de faire aujourd'hui. Il est certain que je suis complètement guéri, qu'une inspection ne peut nuire en rien à ma santé et tout ce que je désire c'est d'être compris parmi les inspecteurs généraux qui seront chargés d'en faire cette année. J'y mets une telle importance que, pourvu que mes vœux à cet égard soient exaucés, je serai satisfait ; mais je le serais plus encore si c'était une des inspections qui auront lieu dans le midi de la France, parce que je sais combien ma poitrine s'est toujours trouvée affectée quand j'ai été exposé à des temps froids ou humides, tandis que l'air sec et chaud m'a toujours été on ne peut plus salutaire.

Je me proposais cependant de me rendre à Paris à l'expiration de mon congé. L'opinion[33] des médecins qui m'ont soigné à Paris et à Lyon, que me transmettaient comme de concert tous mes amis et celle du médecin que j'ai consulté ici, sur la nécessité d'attendre tout à[fait] le retour de la belle saison avant de quitter le midi de la France, dans la crainte d'une rechute, enfin une lettre de M. de Mussy sur ce sujet, m'ont fait suspendre momentanément mon retour à Paris et m'ont déterminé à écrire au ministre pour le prier de vouloir bien me faire savoir si je devais venir chercher des ordres à Paris ou s'il trouverait bon que je les attendisse à Lyon avec le collègue qu'il lui plairait de m'adjoindre, après toutefois que je lui ai exposé combien le rétablissement complet de ma santé me faisait désirer qu'il me confiât une inspection cette année, dans le midi de la France si cela se pouvait : sinon une inspection quelconque. Tel était l'avis des médecins et de M. de Mussy. J'hésitais cependant à le suivre dans la crainte que mon absence de Paris à l'époque où l'on réglerait tout ce qui est relatif aux inspections ne pût diminuer la chance que j'avais d'en obtenir une. Ce que vous avez eu la bonté d'écrire à mon fils m'a rassuré. J'y ai vu que j'avais en vous au ministère un ami qui veillerait à mes intérêts quoique je fusse absent et je viens, Monsieur, vous les confier de nouveau. [illeg]

Please cite as “L739,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 26 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L739