Cher ami, quelle joie pour moi ! Hier soir, j'ai reçu l'arrêté officiel de ta nomination comme maître de conférences à l'école Normale. Je voulais te l'envoyer ; mais j'ai pensé qu'il était plus en sûreté dans le tiroir des papiers précieux. D'ailleurs, il te faut venir tout de suite à Paris ; car, après des choses flatteuses pour nous deux, le Ministre te dit : Je vous invite à vous concerter avec Monsieur le Directeur de l'école Normale afin qu'il puisse vous installer immédiatement dans l'exercice de vos nouvelles fonctions. Il faut être installé de suite ; car, d'après ce que disent les journaux, il y aurait à craindre d'un jour à l'autre quelque changement désagréable dans le ministère. D'ailleurs les cours de l'école Normale vont s'organiser, ta présence est sûrement nécessaire ici, et enfin tes appointements courront, d'après la règle générale, du jour de l'installation. Il faut donc t'arranger avec M. Guignault pour que[374] tu sois, s'il se peut, installé le 1er novembre, qui est lundi prochain, l'après-demain du jour où tu recevras cette lettre, afin que tu eusses le traitement du mois de novembre.
Deux grandes affaires faites ce matin : j'ai payé le billet de M. Guérin de Foncin et Ride a signé l'acte que nous avons fait conformément à ce que je désirais. Il est bien et nous sommes les meilleurs amis du monde. Il ne manque plus que de te voir ici maître de conférences en fonction pour que je sois bien heureux. Ton tendre père, A. Ampère
Mille et mille choses aux Jussieu, aussi à M. Rozet ; demandes-en pour moi des nouvelles avec toutes les marques d'intérêt possibles.
Please cite as “L760,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 26 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L760