To ?   7 mars 1831

J'ai l'honneur de vous envoyer ci-jointe la note relative à l'affaire dont je vous ai parlé hier que vous avez eu la bonté de me demander. Il est inutile que je vous dise de nouveau quel vif intérêt j'y prends puisque les deux personnes qu'elle concerne sont les deux frères de mon gendre.

D'ailleurs le sacrifice que fait l'aîné en faveur de son frère pour faciliter l'établissement de ce dernier est un motif de plus pour s'y intéresser. Je sais très positivement qu'il le fait sans aucune vue d'un profit quelconque. Il est vrai qu'il se propose d'employer le temps que cet arrangement lui laissera libre à diriger la manufacture abandonnée par son locataire ; mais c'est encore une chose éminemment utile au pays où elle est située et, sans l'envie de rendre un grand service à son frère, M. Alphonse Ride garderait sa place, chercherait à louer de nouveau son immeuble ou à lui donner une autre destination.

D'après l'accueil favorable dont vous avez bien voulu m'honorer, j'ai conçu quelque espérance que cette affaire qui fait le bonheur de la famille de mon gendre et qui conserve un établissement d'industrie précieux au département de Seine-et-Marne, pourra, grâce à vous, Monsieur, être couronnée du succès que je désire si vivement. Outre la reconnaissance de toute une famille recommandable, ce sera un nouveau motif à celle que vos bontés pour mon fils m'ont inspirée depuis longtemps et dont je vous prie d'agréer l'hommage. Je suis, avec respect, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. A. Ampère, Inspecteur général des études.