To Reynaud   7 juillet 1831

Monsieur, je n'ai point reçu l'épreuve que vous m'aviez promis de m'envoyer. J'espère la recevoir aujourd'hui avec les six exemplaires que vous deviez m'envoyer le lendemain. Dans tous les cas, en relisant l'épreuve que vous m'aviez laissée, j'ai reconnu plusieurs fautes qui n'étaient pas sur le tableau que je vous avais envoyé de Marseille et qui viennent apparemment de la mauvaise copie faite par Monsieur votre beau-frère à mon insu, sur laquelle vous avez fait votre planche, au lieu de vous régler sur le modèle que je vous avais envoyé.

Si une seule faute de ce genre restait lorsque vous tirerez, le tableau ne pourrait me servir à rien. C'est pourquoi nous sommes convenus que vous ne tirerez, comme cela se fait toujours, que quand je vous aurai envoyé une épreuve avec les mots usités : bon à tirer, écrit et signé de ma main. Je désire vivement pouvoir vous l'envoyer le plus tôt possible ; mais il faut pour cela que je l'aie et il me tarde beaucoup de le recevoir. Mais je suis obligé de quitter Orange demain. Si vous ne l'avez pas déjà envoyé, ce n'est plus à Grenoble que je pourrai mettre le bon à tirer et il faudra alors m'adresser le paquet au Collège royal de Moulins, département de l'Allier, que j'irai inspecter après celui de Grenoble. Si vous parvenez à faire disparaître toutes les fautes, je me suis décidé à en faire tirer, non pas seulement 300, mais 500 exemplaires ; ce qui fera, 6 francs par 100 pour le tirage et 6 autres francs pour le papier par 100, une somme de 24 de plus pour les nouveaux 200 exemplaires, c'est-à-dire 96 francs en tout et le port en outre. Nous avions compté 72 francs qui, ajoutés à 24 francs, font bien 96 francs. Vous concevez que, si je me résous à faire une pareille dépense, c'est uniquement dans la supposition que j'aurai des exemplaires parfaitement corrects. [illeg]