To Jean-Jacques Ampère (fils d'Ampère)   13 mai 1832

[403] Dimanche soir 13 mai [1832]

Cher ami, je reviens de Bellerive où j'ai dîné avec toute la famille Périsse, plus Pignot, Mme Empaire, Sainte-Marie, Mme Francisque, sa fille, Mme Morteuillet et Fanny Empaire. On a tant parlé de toi, ils s'intéressent tant à tout ce qui te touche ! Jules a lu à toute la société ta lettre que j'avais remise à Marsil ; il n'y a amitiés au monde dont on ne m'ait chargé pour toi.

Je me porte à merveille ainsi que tous tes parents d'ici, sauf un grand mal de dents à Francisque qui l'a empêché de dîner avec nous. Empaire et sa femme ne sont pas en ce moment à Lyon. Pignot est chez sa sœur avec ses neveux.

J'ai été hier soir coucher à l'école vétérinaire où tout se porte bien. Bredin est dans une[404] situation un peu plus tolérable depuis que, son fils étant venu ainsi que sa femme demeurer avec lui, Mme Bredin n'y met plus les pieds, en sorte que Bredin n'a plus d'occasion de la rencontrer ; elle est seule avec son plus jeune fils, dans l'autre aile de l'école, faisant son ménage comme elle l'entend.

Il n'est pas question de choléra ici, il n'en a plus été question dès que nous sommes entrés dans le bassin de la Loire. Je te prie de voir M. Roulin, pour savoir quand et si les articles relatifs à mon cours paraîtront dans le Temps. Si Coste 1 nous y manque et qu'on n'en veuille plus, ne pourrait-il pas les mettre dans la Revue encyclopédique, ou ailleurs ? Le Temps était une si bonne chose pour moi. Est-ce qu'il faudra y renoncer ?

Dis surtout bien à M. Roulin le désir que j'ai que ces articles[405] paraissent, et qu'à tout prendre, j'aimerais encore mieux qu'ils parussent avec des inexactitudes que pas du tout. Mais le mieux, c'est qu'ils paraissent bien et, pour cela, j'écrirai incessamment à M. Roulin la chose à modifier pour remplacer le mot métallurgie par un meilleur... Mais que l'article où il y a deux tableaux paraisse toujours ! Remercie-le mille fois !

Ton papa t'embrasse de tout son cœur. Mille choses à ta sœur quand tu la verras et pour la maison si tu en as l'occasion. A. Ampère

Et à Ballanche ! En grâce qu'il écrive au pauvre Bredin écris-moi à Nîmes, chez le proviseur comme de coutume. Passé le 23 mai, à Marseille. Mais si tu peux, de suite, à Nîmes, pour y avoir de tes nouvelles et de celles de ton cours en arrivant !

rue du Bac, n° 100 bis, faubourg Saint-Germain, à Paris
(2) Gérant du Temps, qui, en 1830, avait demandé à Jean-Jacques d'y prendre la direction littéraire.

Please cite as “L779,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 20 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L779