To Jean-Jacques Ampère (fils d'Ampère)   29 juin 1832

Que je te remercie, bon ami, de ta lettre que j'ai trouvée ici ! Sans elle, sans ce que tu me dis que tu as vu ta sœur la veille de m'écrire, juge combien je serais inquiet, car je n'ai point reçu de lettre d'elle depuis Lyon.

Il n'est plus question depuis longtemps du mécontentement de M. Naudet au sujet de l'examen que j'ai voulu qui eût lieu au collège d'Aix. Mais il est toujours si pressé d'achever les inspections de chaque établissement et de partir sur-le-champ que je n'ai pu faire le quart des rapports que j'avais à écrire et que je ne puis espérer qu'il m'accorde seulement un jour pour en achever au moins quelques-uns.

[401] Écris-moi à présent à Clermont, donne-moi des nouvelles de tous ceux que nous aimons, de ta sœur, de la famille, de Jussieu en particulier dont je ne sais rien depuis que j'ai quitté Paris (d'après ce que tu me dis, il serait dangereux qu'ils revinssent à Paris), de tes parents maternels. Marque-moi tout ce que tu sauras de M. de Chateaubriand. Quelle idée de s'en prendre à lui !

Ne m'oublie pas auprès de dames de l'Abbaye ¹, de Ballanche et de Dugas ! J'espère être à Paris dans un mois. Ma santé va toujours bien, Ton père t'embrasse de toute son âme. A. Ampère