To Gabriel Ride (gendre d'Ampère)   28 novembre 1832

[262] 28 9bre [novembre] 1832
Mon cher fils,

Albine vous a écrit dans une lettre à Mme d'Arbet dont Mlle Lagut lui avait donné l'adresse, pensant que vous auriez été voir cette famille en arrivant à Brest et que c'était le meilleur moyen de vous faire parvenir sa lettre. Nous n'en avons pas encore reçu de vous où vous nous marquiez où il faut vous écrire dans cette ville avant le départ de la corvette l'Allier. J'espère que nous recevrons incessamment de vos nouvelles. En attendant, je vous écris bureau restant à Brest, comme je crois me souvenir que nous en étions convenus.

J'ai vu ce matin, au bureau des Pensions et traitements de réforme au Ministère de la Guerre, sur votre pétition, l'apostille par laquelle le Ministre de la Guerre accordait le transfert à la Pointe-à-Pitre de votre traitement de 900 francs. Ce n'est que ce matin que j'ai pu m'en assurer parce qu'on ne savait dans quel bureau elle avait été envoyée. Ainsi voilà qui est arrangé. Il reste seulement les formalités à faire au Ministère[263] de la Marine, où j'irai demain presser l'envoi de l'ordre au payeur de la Pointe-à-Pitre de vous solder chaque trimestre sur la présentation de votre brevet, au fur et à mesure des échéances. On m'a dit, au bureau des pensions et traitements de réforme, que ces formalités exigeraient une huitaine de jours, mais que, si l'ordre au payeur ne pouvait partir qu'après le départ de la corvette l'Allier, cela ne faisait rien et qu'il n'en pouvait, au pis aller, résulter qu'un retard de quelques jours dans le payement à la Guadeloupe de votre trimestre de janvier.

Mme de Roquefort est toujours en négociation pour vendre son fonds de pension ; elle ne peut partir sans cela. On lui a promis, à ce qu'elle m'a dit, qu'on lui accorderait le passage sur un autre bâtiment de l'état si elle n'arrivait à Brest qu'après le départ de la corvette l'Allier. Dans ce cas, vous seriez à la Guadeloupe avant elle  : ce qui n'aurait pas d'inconvénient pour vous. On m'a dit ce matin que l'Allier partirait probablement vers le[264] 4 décembre. J'attends votre lettre pour le savoir ; car vous l'avez dû apprendre à Brest. Adieu, cher et excellent fils, j'embrasse bien tendrement mon Gabriel et forme mille vœux pour le plus heureux voyage, la bonne réception, la tendre amitié de l'oncle et tout le succès possible ; bonne santé et fortune à souhait . Mille fois tout à vous. A. Ampère

Mon bon ami

1 [illeg] [265]

Monsieur Ride bureau restant à Brest
(1) A la suite de cette lettre, Albine en a écrit une autre qui se termine par : Je t'embrasse comme je t'aime. Ta chère petite amie Albine Ride.

Please cite as “L786,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 20 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L786