To Gabriel Ride (gendre d'Ampère)   1834

[1834]
[38]Monsieur et cher ami,

la lettre ci-jointe, commencée depuis quelque temps, retardée par le surcroît de travail des examens, était achevée et prête à mettre à la poste, quand ma fille en a reçu une de Monsieur votre [frère] qui exige que je vous écrive des choses d'une extrême importance qui doivent rester entre vous et lui, ou entre vous deux et M. Sainte-Marie, si vous jugiez utile de les confier à ce dernier : ce qui aurait bien des avantages, car alors vous pourriez le consulter et prendre ses avis, avant de vous laisser aller à quelque imprudence. Et d'abord vous me dites que, si l'on venait à découvrir à la Nouvelle-Orléans les accidents que vous avez éprouvés à Paris et tout ce qui en est résulté, tout espoir serait perdu de trouver à vous employer utilement. Je le sais bien ; mais comment pourrait-on le savoir en Amérique ? Certes je ne ferai, ni personne que je connaisse, aucune imprudence à ce sujet, et encore il est impossible qu'on l'y sache. Ce n'est qu'en France, si vous alliez penser à y revenir malgré nos conventions, que vous seriez dans cette impossibilité ; parce qu'ici, à la moindre information qu'on prendrait sur vous, on saurait la scène de la nuit où vous courûtes l'épée nue en chemise et où vous fûtes désarmé par les soldats du poste que vous aviez dit à Blogis d'aller chercher et qui rendirent compte de tout au commandant du poste ; ce qui a été à la police et de là dans les bureaux de la guerre, comme je l'ai appris en allant solliciter le payement de réforme à la Nouvelle-Orléans, ainsi que je vous le dis, je crois, à notre dernière entrevue. Dès la première information, on saurait les autres événements, les procédures et tout le reste. Mais, à la Nouvelle, qui pourrait savoir tout cela, pourvu que vous brûliez cette [illeg] (1).

Please cite as “L804,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L804