To Benoit Gonod   1834

[1834]
[769]Mon cher et excellent ami,

Voilà plusieurs lettres que je vous écris sans avoir un mot de réponse, et cela commence à m'inquiéter beaucoup. Est-ce que vous seriez malade ? J'espère que non et, d'ailleurs, vous m'auriez fait écrire un mot par quelqu'un d'autre. Depuis votre lettre du 15 janvier, où vous me dites qu'on ne tirera certainement rien de la feuille 9 que sur mon bon à tirer, je vous en ai écrit deux ou trois ; la première vous priait de me faire savoir certains faits seulement pour les connaître. Ne pas pouvoir obtenir de savoir ce qui en est dans les choses dont je m'occupe est une chose qui me tourmente ; une fois que je le sais, je suis tranquille et n'y pense plus. Je vous ai prié de me faire envoyer par la poste une double épreuve de la feuille 9, parce que celle que j'avais unique[770] a été couverte de corrections qui se sont succédées en effaçant les premières à mesure que j'avançais dans la vraie nomenclature des sciences médicales, pour les remplacer par d'autres, d'où il est résulté un chaos où je puis seul me reconnaître, et qui est augmenté par la fausse mise en page de cette épreuve, dont les pages, par l'étourderie de celui qui les a imposées, se succèdent dans cet ordre : 129-130-131-132-133-134-135-137-139-138-140-141-143-142-144.

Je voudrais bien que la double épreuve de cette feuille que je vous ai prié de m'envoyer et que j'attends avec une extrême impatience, n'eût pas de défaut ; si elle l'a cependant, je m'y résignerai. Dès que j'aurai cette double épreuve, j'y transporterai les corrections et les additions que j'ai écrites sur des morceaux de papier prêts à coller. Les deux feuilles suivantes sont corrigées presque entièrement, mais il serait inutile de les envoyer parce que la feuille 9 chassera nécessairement[771] au moins d'une page, ce qui fera remanier les deux suivantes.

Je serai enchanté que des changements, qui remplacent une mauvaise nomenclature par une bonne, me coûtent tous les frais qu'ils peuvent comporter ; je n'aurais regretté que ceux du papier et du tirage des feuilles qu'il aurait fallu mettre au pilon. A présent, tout le travail de la bonne nomenclature des sciences médicales est définitivement arrêté. En attendant la double épreuve de la feuille 9, je vous envoie les corrections à faire aux vers et au tableau pour ces sciences. Vous verrez que la manière ordinaire de désigner la première science du second ordre, comprise dans chaque science du premier, n'a plus lieu clans trois sciences médicales du premier ordre. J'explique, dans le nouveau texte, pourquoi la nature même de l'objet de ces sciences le veut ainsi, parce qu'elles ont réellement toutes plus ou moins le caractère cryptologique, formant par leur réunion l'embranchement cryptologique du premier règne.

L'origine de tous ces changements est dans l'accord unanime de MM.[772] les docteurs Roulin, de Mussy, Pavet, du Long, Simon, etc. ; tous médecins que j'ai consultés sur le sens des mots hygiène et crasiologie. Tous m'ont dit que la crasiologie était une division de l'hygiène et non pas, comme je l'avais admis, l'hygiène une division de la crasiologie. Ce changement m'a fait reconnaître, par un long et pénible travail, qu'il fallait aussi permettre les noms d'iatrotechnie et de médecine pratique et, par suite, que les noms suivants devaient être remplacés par ceux-ci : [diag]

Please cite as “L805,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 27 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L805