To Michael Faraday   17 février 1835

Paris 17 février 1835
Monsieur et très cher confrère,

Dans la lettre que j'eus l'honneur de vous écrire dans le temps pour vous remercier de la note relative à l'expérience que je fis en 1822 à Genève, avec M. Aug[uste] de La Rive, note que vous avez eu l'attention pour moi d'insérer dans les transactions philosophiques de 1833, je vous parlais de l'ouvrage que j'imprimais alors sur la philosophie des sciences * et des changements que je méditais sur le premier essai de classification des connaissances humaines que je vous avais précédemment communiqué. Vu ces changements et ceux que j'ai faits depuis pour arriver à l'ordre le plus naturel et le plus complet, l'impression de mon ouvrage n'a été terminée que l'automne dernier. Dès qu'il eût paru, je chargeai M. Bachelier qui avait acheté l'édition, de vous en envoyer deux exemplaires, l'un pour vous, mon très cher confrère, l'autre pour la Société royale à qui je vous priais de l'offrir de ma part. M. Bachelier m'a assuré qu'il vous les avait effectivement envoyés et je ne doutais pas, d'après ce qu'il m'avait dit, que vous ne les eussiez reçus il y a au moins trois [mois].

Votre lettre m'ayant fait craindre que ces exemplaires ne vous soient pas parvenus, M. Andrew Smith a bien voulu se charger d'un exemplaire qui me restait, les autres ayant été achetés par M. Bachelier, pour vous l'offrir dans le cas où vous n'auriez pas reçu celui que je l'avais [M. Bachelier] chargé de vous envoyer. Si, au contraire, il vous était [parvenu], ce qui vous rendrait inutile l'exemplaire que j'ai remis à M. Andrew Smith, vous me rendriez un grand service, mon très cher confrère, en remettant cet exemplaire au rédacteur de celui que vous choisiriez des ouvrages périodiques anglais qui rendent compte des livres nouveaux publiés sur le Continent et relatifs aux sciences, d'obtenir de ce rédacteur un article détaillé sur mon essai sur la philosophie des sciences. Je serais infiniment reconnaissant de ce service et doublement flatté de le devoir à l'un des premiers savants de l'Europe dont l'amitié m'est très chère autant qu'elle m'honore.

Vous avez assez vu dans ma dernière lettre combien vous aviez eu tort de supposer que je pouvais avoir éprouvé un autre sentiment que celui de la reconnaissance pour la note que vous avez fait insérer dans les transactions philosophiques et l'admiration que je conserverai toujours pour les grandes découvertes dont vous avez enrichi le domaine de la physique et celui de la chimie.

C'est avec ces sentiments qui dureront autant que ma vie, que j'ai l'honneur d'être, mon très cher confrère, votre très humble et très obéissant serviteur. A. Ampère

Londres

Please cite as “L816,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 19 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L816