To François Arago   23 décembre 1835

23 décembre 1835

[illeg] dans les Annales de chimie et de physique, avait déjà paru précisément la même et presque avec les mêmes notes, dans la Bibliothèque universelle de Genève, numéro du mois de mars 1832, c'est-à-dire il y a près de quatre ans. Ma théorie n'a donc absolument aucun rapport avec ce qu'en dit M. Roulin qui, évidemment, n'en avait aucune idée, il n'y est pas question de vibrations de longueurs différentes, mais de deux sortes de (vibrations) hétérogènes entre elles et dues, les unes aux forces moléculaires, les autres aux forces atomiques, ayant chacune ses effets à part.

Je dois à M. Savary cette précieuse observation que la distinction dont je ne m'étais servi que pour expliquer la différence totale des équations de la propagation du son et de la lumière d'une part, et de la chaleur d'autre part, les premières s'intégrant par des fonctions arbitraires, et les autres seulement par des intégrales définies, explique parfaitement les résultats des expériences de M. Melloni en montrant qu'on peut détruire les vibrations atomiques en laissant subsister les vibrations moléculaires et réciproquement. J'aurai soin de (dire) dans la note que je lirai à l'Institut à la première séance ordinaire, que c'est à lui que je la dois, mais si j'ai une grâce à vous demander, grâce que j'attends de l'amitié que vous m'avez toujours témoignée, c'est de vous informer auprès de lui qui connaît parfaitement mon Mémoire et toutes mes idées, si ce qu'en dit M. Roulin n'en est pas en effet tout à fait différent et même opposé à la distinction que j'ai faite entre deux sortes de vibrations entièrement différentes l'une de l'autre. J'ai trouvé depuis comment les propriétés chimiques sont également indépendantes des propriétés soit lumineuses, soit calorifiques. Je le montrerai dans la même note.

Recevez, mon très cher et excellent confrère, l'expression de la plus tendre amitié, de la profonde reconnaissance de ce que vous avez fait pour moi et mon ancienne admiration pour tant de travaux qui ont si étendu le domaine de nos connaissances en physique, en astronomie et en géologie, car je comprends sous ce nom toutes les découvertes relatives à l'économie du globe terrestre. A. Ampère

Paris, 23 décembre 1835

Monsieur Arago, membre de l'Institut, de la Société Royale de Londres , du Bureau de Longitudes, de la Chambre des députés, etc., à l'Observatoire, à Paris,

Please cite as “L825,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L825