To Antoine-Laurent de Jussieu   30 octobre 1804

[40] Lyon le 7 brumaire an 13 [30 octobre 1804]
Monsieur,

J'apprends enfin, grâce à vos bontés pour moi et à la lettre que vous écrivîtes à Paris à M. Lacuée que j'obtiendrai la place que je désirais si vivement et que je désire plus que jamais. M. Delambre m'a envoyé un billet de M. Lacuée, ce dernier y dit en propres termes qu'il m'a nommé à la place de répétiteur à l’École polytechnique. J'attends de jour en jour ma nomination officielle. C'est à vous, Monsieur que je la devrai, car quelle autre raison que votre suffrage et celui de M. Delambre eût pu engager M. Lacuée à me préférer aux nombreux candidats qui se présentaient ?

[41]Quel bonheur pour moi, Monsieur, de penser en quittant une ville où je ne pouvais plus espérer me reposer, que c'est à vous que je dois la possibilité de m'en éloigner et qu'allant habiter celle où vous demeurez, je pourrai vous en témoigner quelquefois ma reconnaissance et recevoir de vous les conseils d'après lesquels ma conduite doit être dirigée. Vous me les avez fait espérer ces conseils, et cette promesse est un des motifs qui contribuent à me faire préférer le séjour de Paris à tout autre.

Je vous prie, Monsieur, d'offrir à Madame de Jussieu l'hommage de mon profond respect et de recevoir, avec la bonté que vous m'avez témoignée tant de fois, celui de la plus profonde estime et de la plus vive reconnaissance. Comment puis-je jamais oublier que je vous devrai toute mon existence, A. Ampère

[42] A M. de Jussieu, membre de l’Institut, professeur de botanique au Muséum d’histoire naturelle, à Sennevier

Please cite as “L842,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 18 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L842