To Antoine-Laurent de Jussieu   3 mars 1811

[27] Paris 3 mars 1811
Monsieur, cher et respectable ami

Je pars dans l'instant pour Lyon. Ce que vous me dites avant-hier m'a fait penser à consulter Mr Degérando sur la manière dont je devais me conduire, si quelque circonstance pouvait amener un rapprochement quelconque entre ma femme et moi. Son avis n'est point indécis. Il pense qu'après ce qu'il m'est arrivé, je ne dois jamais dans aucune circonstance consentir à aucun rapprochement de ce genre, que ce serait sacrifier le bonheur de mes enfants et de ma sœur autant que le mien propre, pour une famille qui m'a abreuvé d'insultes et de [28] procédés aussi injurieux qu'inconcevables. Il a exigé de moi que je ne donne jamais les mains à aucune démarche qui puisse tendre à ce résultat avant de l'en avoir prévenu, et après tout ce que je lui dois, je n'ai pu refuser de le lui promettre.

Je profite avec empressement, Monsieur, de cette occasion pour vous offrir l'hommage de la reconnaissance que m'ont inspirée vos bontés pour moi et pour mon fils. Daignez offrir à Madame de Jussieu celui de mon profond respect. J'ai l'honneur d'être, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. A. Ampère

[29] A Monsieur de Jussieu, membre de l'Institut, conseiller titulaire de l'Université impériale et professeur au Muséum d'histoire naturelle à Paris

Please cite as “L847,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 26 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L847