To Claude-Julien Bredin   5 juin 1822

Rhône, 5 juin 1822
>A Monsieur Bredin, directeur de l'école Royale Vétérinaire à Lyon .
Cher ami,

je te remercie de ta lettre. Elle a été un vrai bonheur pour moi. Je n'en ai plus d'autres que de recevoir de tes nouvelles, d'entendre mon fils me dire des vers et de voir Ballanche. Tu m'as bien fait plaisir en m'apprenant que Mr Clerc a reçu le volume de Lacroix. Ce que tu me dis de ses piles me montre qu'il a du reste à cet égard tout ce qu'il lui faut ; je cherche inutilement à m'expliquer la non réussite de ses expériences. Je les ai nombre de fois répétées depuis trois mois avec un succès complet et des mouvements très rapides avec une pile très médiocre. Je ne vois que deux circonstances qui pourraient empêcher le succès. L'une qu'on n'eut pas assez mêlé d'acide nitrique et sulfurique à l'eau, il faut qu'il y en ait assez pour commencer à faire effervescence avec le zinc. L'autre qu'on eut oublié qu'il ne peut y avoir aucune action entre la portion fixe des conducteurs et celle qui est mobile, qu'autant que ces conducteurs forment un circuit continu établissant la communication d'une extrémité de la pile à l'autre, de manière que l'électricité ne puisse parvenir d'une de ces extrémités à l'autre qu'en passant successivement par les deux parties, l'une fixe et l'autre mobile de ce circuit qui doivent agir l'une sur l'autre. Je n'ai pas le temps de t'écrire plus longuement préparant un mémoire que je dois lire lundi prochain à l'Institut.

Et c'est aujourd'hui vendredi 7 juin que je reprends ma lettre commencée avant-hier. Dupré est ici, il se porte bien ainsi que Ballanche, Montbel et mon fils. Nous t'aimons tous plus que tu ne peux l'imaginer. On voit à l'exposition de cette année un tableau de la vallée de Baunan où est Taffignon. Hier Ampère 1, a lu à Ballanche à moi et à 3 ou 4 autres personnes ce qui est fait de sa pièce, ce sont 4 actes moins deux scènes laissées en arrière. Ne parle pas toujours de cela mais parle librement de mon voyage à Lyon où j'espère être au commencement d'août. Quel bonheur pour moi de te revoir. Tu sais combien tendrement ton ami t'embrasse. A. Ampère

Jean-Jacques, fils d'André-Marie

Please cite as “L857,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 27 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L857