[illeg] Dans le compte qui a été rendu dans la Bibliothèque Britannique des expériences faites par le célèbre M. Humphry Davy sur une substance détonnante 1, découverte il y a dix-huit mois par M. Dulong 2, on trouve que cette substance avait été entrevue par un élève de l'université de Cambridge, sans marquer l'époque où cette observation a été faite pour la première fois en Angleterre. Comme cette découverte, l'une des plus remarquables qui se soient faites en chimie depuis celle des radicaux métalliques 3, des alcalis et des terres 4, et celle du bore 5, me paraît appartenir en entier à M. Dulong, et que j'ai pu être l'occasion de ce qu'on l'a connue en Angleterre avant que ce chimiste l'ait publiée 6, je n'ai pu lui refuser de vous adresser un extrait de la lettre que j'écrivis à ce sujet à M. Davy en date du 25 août 1812, et qui partit pour l'Angleterre peu de jours après ; voici donc copie littérale du passage de cette lettre, qui est relatif au chlorine d'azote ou, comme l'a nommé M. Dulong, à l'azote oximuriaté.
Vous avez sans doute appris, Monsieur, la découverte qu'on a faite à Paris, il y a près d'un an, d'une combinaison de gaz azote et de chlorine, qui a l'apparence d'une huile plus pesante que l'eau, et qui détonne avec toute la violence des métaux fulminants à la simple chaleur de la main, ce qui a privé d'un œil et d'un doigt l'auteur de cette découverte. Cette détonation a lieu par la simple séparation des deux gaz, comme celle de la combinaison d' oxygène et de chlorine qu'a fait connaître M. votre frère 7 ; il y a également beaucoup de lumière et de chaleur produites dans cette détonation, où un liquide se décompose en deux gaz. [illeg]
J'ai l'honneur d'être, etc. A. Ampère
Please cite as “L888,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 26 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L888