From Claude-Julien Bredin   3 avril 1814

[309] 3 avril 1814

Mon ami, pourquoi ne m'écris-tu plus ? [illeg] Est-ce parce que tu es encore dans le douloureux état que tes lettres m'annoncent 1 ? Est-ce parce que tu travailles trop ? [illeg] J'ai besoin de savoir où tu en es. J'ai beau réfléchir à tout ce que tu m'as écrit ; je ne puis rien comprendre, rien deviner. Peut-être que si, au lieu de tant me tourmenter pour comprendre, je m'étais seulement abandonné à mes impressions, j'aurais pu me faire quelque idée de la cause de tes maux [illeg]

4 avril - Hier, j'ai dîné chez Ballanche avec Dugas, d'Ambérieux, Replace, Rusand et M. de Bonald. C'est une physionomie très remarquable. C'est un sujet d'étude pour l'observateur. Mon ami, je suis tout ennuyé. Il faut que, tout brisé par la douleur et l'insomnie, je m'affuble de mon uniforme et de mon épée pour[310] aller faire des visites. Je ne suis guère en état [illeg]

Il y a trente-quatre ans que je suis arrivé à Lyon. Cette idée me frappe tu sais bien comment. Je n'ai pas besoin de te le dire. Dans dix jours, il y aura un an que tu es arrivé ici, je ne t'attendais que le lendemain. Et, cette année, tu ne me fais pas espérer que tu viendras ! [illeg]

[311] A monsieur Ampère, Cour du Commerce n°19 près de la rue des fossés S[ain]t Germain à Paris
(1) De janvier à mars 1814, Ampère avait traversé une période de trouble sentimental presque délirant

Please cite as “L914,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 5 May 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L914