From Claude-Julien Bredin   5 juillet 1815

5 juillet 1815

[337] [illeg] Ceci n'est qu'un signe de vie. Le recevras-tu ? Les communications ne sont-elles pas interrompues ? J'essaye toujours de te dire, de te répéter combien je t'aime, combien tes chagrins me sont sensibles. Toutes les atroces folies des hommes me font mal aussi. Oh, quel temps ! J'en entends de toutes les couleurs. Je suis obligé d'entendre d'abominables absurdités. Croit-on rendre les hommes sages et bons à coups de canon ?

Tu vois bien que je ne puis partir dans ce moment ; c'est tout à fait impossible. Je ne dois quitter l'école ni ma famille. [illeg] On s'attend ici à apprendre que l'armée française, qui est concentrée sous les murs de Paris, a remporté une grande victoire. Qu'est-ce qu'une victoire ? Oh, mon ami, on croit peut-être à Paris qu'une victoire serait quelque chose d'important, d'heureux. Des hommes massacrés, voilà tout ce que je vois [illeg] [338] Je saisirai le premier moment de calme pour t'aller chercher. Mais viens me chercher si tu peux. Nous nous verrons d'abord où nous pourrons ; mais ne manque pas de profiter du premier moment ! [illeg]

Monsieur Ampère, inspecteur général de l'université impériale, Cour du Commerce n°19 près de la rue des fossés S[aint]t Germain à Paris

Please cite as “L916,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 2 May 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L916