From Claude-Julien Bredin   21 novembre 1818

[362] 21 novembre 1818

[illeg] Dis-moi quelque chose du livre de Ballanche 1 *. Je suis impatient de connaître l'impression qu'il fait sur toi. Dis-moi aussi ce que le public en pense. Je ne saurais te dire dans quel ravissement m'ont jeté ces idées d'une métaphysique poétique, ces sentiments d'une politique religieuse. On se plaindra de ce livre. On trouvera que, pour régler les affaires de ce monde, il faut rester sur la terre. Mais, néanmoins, on se laissera entraîner à bien des sentiments de notre ami. On sera modifié sans s'en apercevoir. Le bien se fera. Les bonnes semences germeront par-ci et par-là. Dis-moi ce que tu en penses.

Et l'Odyssée de Dugas 2 *? Parle-moi aussi de ce bel ouvrage ! N'admires-tu pas le beau talent de notre ami, qui rend si dignement la haute poésie du[363] prodigieux Homère, ce poète mystique ? [illeg]

Aime-moi comme je t'aime ! Aimons-nous en Jésus-Christ ! C-J B

(1) L'Essai sur les Institutions humaines.
(2) Dugas-Montbel, qui avait publié en 1815 une traduction de l'Iliade, publia en 1818, L'Odyssée. Bredin en parle longuement à Ballanche (in VIATTE, loc. cit., 88)

Please cite as “L921,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 2 May 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L921