From Gaspard de La Rive   20 avril 1821

[79] Genève, ce 20 avril 1821
Monsieur,

Je vous remercie de tout mon cœur de votre aimable lettre du 25 mars et de l'accueil que vous avez bien voulu faire à mon petit envoi. J'ai lu avec un bien grand plaisir votre excellent résumé, il paraîtra dans le premier n° de la B[ibliothèque] universelle, il est impossible de mieux rendre compte de vos découvertes et de les exposer d'une manière plus succincte et plus savante. Je regrette seulement qu'il y ait quelques parties un peu difficiles et un peu hors de la portée des nombreux amateurs de ces dernières expériences. M. Macaire qui a la bonté de se charger de cette lettre vous remettra, Monsieur, les petits appareils que vous me demandez. Celui à potence est une bonne confirmation [80] de la théorie des courants, dans cet appareil il faut que le côté d'où sortent les fils soit à l'Est. L'aiguille étant dans sa direction naturelle, le courant doit entrer par le fil C et sortir par le fil Z. Alors l'aiguille tourne de 180°. Dans celui à rosette, l'aiguille étant dans sa direction naturelle Nord ou N, le courant doit entrer par le fil Cuivre et sortir par le Zinc. Ces deux appareils sont mis en action par un seul élément de cuivre et zinc de 12 à 16 pouces carrés de surface mis dans de l'eau acidulée d'acide mur[iatique]. Le fil qui répond au cuivre doit être mis en contact avec les fils marqués C et Cuivre dans les deux appareils, et celui qui répond au Zinc avec les fils Z et Zinc. Une assez forte batterie qui donnait une forte commotion une étincelle bien visible, mais qui à la vérité ne faisait pas rougir un fil de platine n'avait aucune action sur les appareils ; tandis que le seul élément susmentionné faisait agir. Mais si la batterie était chargée de manière à faire rougir le platine, alors l'aiguille magnétique faisait la révolution dans les deux appareils.

M. Macaire pourra vous dire combien vos expériences ont intéressé les amateurs de ce pays, je les ai répétées à trois reprises différentes et toujours avec le même [illisible]. Un de nos habiles artistes a exécuté votre cercle qui obéit à l'influence [81] galvanique et qui tourne de 180° en changeant les pôles ; cet instrument assez difficile à bien construire a très bien réussi à merveille, ainsi que les autres.

Veuillez, Monsieur, agréer l'expression de la profonde considération avec laquelle j'ai l'honneur Monsieur d'être votre[serviteur]. G. de La Rive.

[82] Monsieur Ampère, Paris

Please cite as “L954,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 19 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L954