From Peloux   2 juin 1823

[1] Ceyzériat 2 juin 1823
Monsieur.

Au milieu des nombreuses et brillantes questions de haute physique que chaque jour vous vous occupez de résoudre avec le plus grand succès, pourriez-vous descendre quelques instants à une question de physique simple qui intéresse l'agriculture de la manière la plus essentielle, et dont la solution par un homme de votre mérite, pourra influer victorieusement sur la détermination prise dans chaque localité de sonner les cloches à l'approche des orages, et plus particulièrement encore dans un département dans lequel vous vous êtes fait connaître si avantageusement et où votre nom est toujours dans le cœur de tous vos élèves. Il s'agirait de déterminer si le son des cloches est nuisible, inutile ou utile à l'approche des orages, pour préserver une commune des atteintes de la foudre ou de la grêle, ou s'il peut les appeler sur elle. Cette question résolue bien des fois ne reçoit dans notre département que la décision favorable aux sonneries ; je la crois tellement préjudiciable que je n'ai point craint de vous détourner un instant de vos occupations pour vous prier de vous [2] en occuper, et de vous demander l'autorisation de publier votre réponse dans le journal de notre département. J'ai pensé que les souvenirs qui vous y attachaient et l'affection que vous avez toujours montrée à tous vos élèves vous détermineraient à me la faire passer le plus promptement possible et que vous voudriez bien excuser la liberté que j'ai prise de vous importuner.

J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur et ancien élève. Peloux, Monsieur Peloux, Docteur en médecine, à Ceyzériat par Bourg, Dépt de l'Ain.

[3] Monsieur Ampère, inspecteur général de l'université, membre de l'Académie des sciences, à Paris

Please cite as “L971,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 20 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L971