From Monnin   25 octobre 1832

[1] ce 25 8bre [octobre] 1832
A monsieur Ampère académicien
Monsieur,

Une circonstance m'a fait rencontrer un marin qui a trente deux ans de pilotage. Je lui ai parlé des moyens contre les naufrages. Il approuve les outres d'autant plus, dit-il, qu'on pourrait en employer une grande quantité. Il dit qu'une centaine d'outres autour d'un vaisseau serviraient grandement. On pourrait pour en accélérer le gonflement les arrêter à un tuyau, et à l'aide d'un piston en gonfler plusieurs à la fois ; ensuite avec une vis, boucher le tuyau. Ces outres, a dit ce marin, seraient un exercice qui s'apprendrait comme un autre.

Il dit aussi que les chaînes, dont je vous avais parlé dans une lettre, en forme de treillages et arrêtées de distance et distance aux vaisseaux pour les empêcher de s'en aller en débris, pourraient avoir leur utilité ; mais il dit qu'il ne faut pas parler de fer comme je disais dans ce que j'ai écrit. La mer ne souffre point de fer, dit-il. On pourrait, dit-il, les remplacer par des cordages.

J'ai cru devoir vous faire part de ceci, si le rapport n'est pas fait. Je me recommande pour quand vous aurez un moment de loisir. Ce marin pense que ce travail ne sera pas rejeté.

Agréez, Monsieur, je vous prie, mon profond respect. Monnin

[2] à Monsieur Ampère Académicien rue des fossés s[ain]t-victor n° 19 Paris

Please cite as “L998,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 28 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L998