André-Marie Ampère to Faraday   c May 18251

Monsieur, et très honorable ami,

c’est avec un véritable chagrin que j’ai différé aussi longtemps de répondre à l’aimable lettre que mr. underwood m’a remise de votre part. je désirais avoir quelque nouvelle recherche de physique qui pût vous interesser à vous communiquer; mais j’ai été tellement accablé d’occupations indispensable que je n’ai point pu faire les expériences que j’avais projetées, et qu’à peine trouvai-je enfin un moment de liberté pour Vous écrire dans la seule vue de m’excuser d’avoir été si longtemps sans le faire. je n’ai donc aunune observation nouvelle, mais, comme je viens, dans le cours de physique dont je suis chargé, d’avoir l’occasion de répéter toutes les expériences relatives à l’életricité dynamique, j’ai eu le plaisir de voir les différens mouvemens produits dans des conducteurs voltaïques, soit par d’autres conducteurs, soit par l’action de la terre, s’exécuter avec beaucoup d’énergie et une grande rapidité; entre autre celle par laquelle j’avais vérifié en 1822, cette conséquence de ma formule que les diverses parties d’un même courant rectiligne se repoussent mutuellement. je ne sais si cette experience, qui me parait une des plus importante et en quelque sorte le fait fondamental de l’electricité dynamique a été répétée en angleterre vous vous ressouvenez sans doute, Monsieur, que je la fis la première fois à Genève et que mr. Auguste de la rive dont je recus à cette epoque ainsi que du célèbre professeur de la Rive, son père, tant de marques d’une véritable amitié, m’aida dans cette expérience capitale2. c’est ce jeune, mais deja grand physicien, et auteur de plusieurs découvertes très remarquables dont on s’est surement beaucoup occupé en angleterre, qui vous remettra cette lettre. le peu de jours qu’il a passé à paris ne m’a pas permis de m’occuper avec lui de quelques nouvelles recherches, mais je connais peu de jeunes savans dont il y ait autant à attendre pour les progrès futurs de la physique. ses derniers travaux sur les courans électriques m’ont singulièrement frappé par l’analogie qu’ils semblent établir entre les propriétés de l’électricité en mouvement et celles de la lumiere3. je pense que tout ce qui s’est fait en physique depius le travail du docteur young sur la lumière et la découverte de mr. oersted, prépare une ère nouvelle à cette science et que les explications déduites des effets produits par le mouvement des fluides impondérables remplaceront successivement celles qui sont adoptées aujourd’hui et qui ont pour objet moins de faire connaitre la véritable cause des phénomènes que de donner les moyens les plus cours pour les calculer. je crois que l’on doit chercher dans les mouvement des fluides répandus dans l’espace l’explication des faits généraux, et que c’est aux formules deduites de l’expérience à en faire connaitre les détails, et a donner le moyen de les Calculer.

Je vous prie Monsieur d’agréer l’hommage de ma haute considération, et de la sincère amitié que j’ai vouée à l’auteur de vos importantes découvertes. | votre très humble et très obeissant serviteur | a. ampère

Mr. Faraday, à Londres

TRANSLATIONSir and very honourable friend,

It is with deep regret that I have delayed so long in replying to the kind letter delivered on your behalf by Mr Underwood. I wanted to have some new research in physics which might interest you to communicate, but I have been so overwhelmed with urgent matters that I have not been able to do the experiments I had planned and I have barely found a free moment to write to you, with the sole reason of excusing myself for not having done so for so long. I therefore have no new observations; but since during the physics course I am obliged to take I have just had the opportunity to repeat all the experiments concerning dynamic electricity, I have had the pleasure of seeing the different movements produced by voltaic and other conductors and by the action of the earth, accomplished with much energy and great rapidity: amongst others the one by which, in 1822, I verified the corollary of my formula that diverse parts of the same rectilinear current mutually repel each other. I do not know if this experiment, which seems to me to be one of the most important and in some ways the fundamental fact of dynamic electricity, has even been repeated in England. You will doubtlessly recall, Sir, that I did this experiment for the first time in Geneva and I was helped in this major experiment by Mr. August de La Rive, from whom I received at that time as well as from the celebrated Professor de La Rive, his father, so many signs of true friendship, helped me in this major experiment4. It is this young but already great physicist and author of several very remarkable discoveries with which one was surely much occupied in England, who will deliver this letter to you. The few days that he has spent in Paris have not allowed me to do any new research with him; but I know few young philosophers from whom we can expect so much for the future progress of physics. His last work on electric currents has struck me singularly by the analogy that it seems to establish between the properties of moving electricity and those of light5. I think that everything that has been done in physics since the work of Dr Young on light and the discovery of Mr Oersted’s prepares a new era for this branch of science and that the explanations that have been deduced of the effects produced by the movement of imponderable fluids will successively replace those that are adopted today and which have as their aim less the discovery of the true causes of phenomena than the shortest means of calculating them. I believe that we must look in the fluids in space for the explanations of general facts and that it is up to formulae deduced from experiments to make the details of them known and to provide the means of calculating them.

Please accept, Sir, the assurances of my high regard and sincere friendship that I have vowed to the author of your important discoveries. | Your very humble and obedient servant, | A. Ampère

Mr. Faraday, in London.

This letter is dated on the basis of Arthur-Auguste De La Rive’s visit to England in May 1825. See letter 256.
De La Rive, A.-A. (1822). See Williams (1985), 99, 103-4 for an account of this.
De La Rive, A.-A. (1825).
De La Rive, A.-A. (1822). See Williams (1985), 99, 103-4 for an account of this.
De La Rive, A.-A. (1825).

Bibliography

WILLIAMS, L. Pearce (1985): “Faraday and Ampère: A Critical Dialogue” in Gooding and James (1985), 83-104.

Please cite as “Faraday0252,” in Ɛpsilon: The Michael Faraday Collection accessed on 18 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/faraday/letters/Faraday0252