André-Marie Ampère to Faraday   3 July 1825

Monsieur,

j’ignore si la lettre1 que j’ai eu l’honneur de vous écrire à l’époque du voyage à londres de Mr. auguste de la Rive, et que ce jeune mais déjà si habile et si savant physicien devait vous remettre, vous est parvenue. je profite aujourd’hui du départ de mon savant et respectable ami mr. underwood pour vous rappeler la sincère amitié et la haute estime que m’ont inspirées vos grandes decouvertes dans les sciences et la bienveillance dont vous m’avez honoré.

Occupé sans relaches des travaux qu’exigent de moi les deux cours dont je suis chargé, je n’ai pu terminer quelques expériences que j’avais entreprises, et dont j’aurais un grand plaisir, si elles l’étaient, à vous communiquer les résultats. Monsieur underwood vous expliquera toutes les tracasseries et les désagremens que j’ai éprouvés de la part de quelques personnes qui, a Paris, ne me pardonnent pas d’avoir trouver tant de faits nouveaux en physique et d’avoir obtenu la formule mathematique qui les represente tous et démontre, par l’accord des résultats du calcul et de ceux de l’expérience, que l’électricité en mouvement est en effet la cause des phénomènes magnétiques. il me semble que les mêmes personnes ont travaillé à me nuire à londres, car sans cela, je ne concevrais pas trop pourquoi il y est si peu question de ce que j’ai fait. par ex. comment comprendre qu’ayant communiqué le 30 octobre à l’académie des sciences les expériences, que je repetai si souvent à cette époque devant les physiciens les plus distingués de paris, par lesquelles j’avais constaté que l’action de la terre amenait, par une action prompte et energique, un conducteur circulaire mobile autour d’un axe vertical dans un plan perpendiculaire au méridien magnétique, et inclinait un autre conducteur mobile autour d’un axe horizontal, comment, dis-je, comprendre, que près d’un an après, en angleterre, cette expérience était mise en doute, si ce n’était un effet produit dans l’origine par des personnes de paris qui agissaient contre moi à Londres?

Du moins je ne pense pas qu’on ait jamais attribué à d’autres la découverte fondamentale de l’action de deux fils conducteurs, et celle des propriétés des hélices ou solénoïdes électro-dynamiques.

Vous savez assez, Monsieur, quels sonts les autres faits que j’ai vus le premier, pour pouvoir défendre ma cause auprès des illustres physiciens dont s’enorgueillit l’angleterre, et dont, graces à vos découvertes, vous devriez vous trouver aujourd’hui l’égal en renommée. je ne sais pas si l’on connait en angleterre un ouvrage sur l’électricité dynamique de mr. demonferrand professeur de physique dans un collège royal, j’ai pensé que vous seriez peut-etre bien aise de le connaitre il forme un traité assez complet de cette nouvelle branche de physique2, seulement il faut y ajouter les calculs compris dans le précis de la théorie des phénomènes électro-dynamiques que j’ai publiés depuis3, et remplacer la description de l’appareil dont il se servait alors par celle d’un appareil bien préférable, auquel je me suis définitivement arrété.

est-ce qu’il n’existe pas d’appareils de ce genre en angleterre? il est difficile sans son secours de répéter toutes les expériences relatives aux lois de l’action mutuelle de deux courans électriques qu’il est si important d’étudier à part et indépendamment de l’autre espèce d’action qui a lieu entre un aimant et un fil conducteur.

j’avoue que j’eprouve un bien vif desir qu’un instrument pareil à celui dont j’ai publié la description se trouve à londres. qu’on y fasse mes expériences. ne pourriez- vous pas en procurer un à l’institution royale. Je vous envoie, par mon excellent ami mr. underwood, l’ouvrage de mr. demonferrand et les deux miens, si vous avez déjà ces derniers, mr. underwood pourra les remettre à un autre savant.

Je vous prierais d’une chose, si ce n’était peut- être abuser de l’amitié que vous m’avez témoignée, ce serait de jeter les yeux sur la table de l’ouvrage de mr. de montferrand4, de voir par vous-même si elle n’est pas conforme à la plus exacte justice dans les noms des savants qui ont contribué à la nouvelle branche de la physique que j’ai nommée électricité dynamique, et s’il n’en résulte pas que je ne suis pas un des derniers parmi ceux qui l’ont créée.

Je suis avec la plus sincère amitié et la plus haute | considération, Monsieur, votre très humble | et très obeissant serviteur | a. ampère

paris 3 juillet 1825

TRANSLATIONSir,

I do not know if the letter5 I had the honour of writing to you at the time of the journey to London of Mr. Auguste de La Rive, and which this young but already so able and wise physicist should have given to you, ever reached you. I am taking advantage today of the departure of my learned and honourable friend, Mr. Underwood to recall the sincere friendship and high esteem inspired by your great discoveries in the science and the kindness with which you have honoured me.

Occupied without respite on work required of me by the two courses in which I am involved, I have been unable to complete the few experiments that I had undertaken, and of which I would have liked greatly to communicate the results to you had they been so. Mr. Underwood will explain to you all the torments and trouble that I have been subjected to by a few people in Paris who cannot forgive me for having found so many new facts in physics and for having devised the mathematical formula that represents them all, and shows by the harmony of the results of calculation and experiment, that moving electricity is in effect the cause of magnetic phenomena. It seems to me that the same people have worked to do me damage in London; for, without that, I would not be able to conceive why there is so little discussion of what I have done. For example, how is one to understand that having communicated on 30 October to the Académie des Sciences the experiments that I repeated so often at that time before the most distinguished physicists in Paris, by which I determined that the movement of the earth brought, by quick and energetic action, a circular moving conductor around a vertical axis in a plane perpendicular to the magnetic meridian and inclined another moving conductor around a horizontal axis, how, I repeat, can one understand that, nearly a year later, this experiment was put into doubt in England, if this was not one of the effects caused originally by people from Paris working against me in London?

Nevertheless, I do not think that the fundamental discovery of the action of two conducting wires, and of the properties of helixes, or that of electro-dynamical solenoids has ever been ascribed to anyone else.

You know enough, Sir, of the other facts that I was first to see in order to defend my cause with the illustrious physicists that are the pride of England, and of which, in view of your discoveries, you ought to be today the equal in reputation. I am not sure if the work on dynamic electricity of M. de Monferrand, professor of physics at a royal college, is known in England: I thought you might perhaps be glad to know it. It forms a fairly complete treatise on this new branch of physics6. One only needs to add the calculations contained in the Précis de la théorie des phénomènes électro-dynamiques that I have published since7 and to replace the description of the instrument that he used then by that of a much preferable instrument, at which I definitely stopped.

Do instruments of this kind not exist in England? It is difficult without its help to repeat all the experiments relating to the laws of the mutual action of two electrical currents which it is so important to study separately and independently from the other kind of action that takes place between a magnet and a conducting wire.

I admit that I have a strong desire that an instrument similar to the one of which I published the description should be found in London, so that my experiments can be done there. Could you not procure one for the Royal Institution? I am sending you, through my excellent friend, Mr. Underwood, Mr. de Monferrand’s paper and two of mine. If you already have the latter, Mr. Underwood will be able to pass them onto another philosopher.

I would ask you one thing, hoping that this does not abuse the friendship that you have shown me, and that is to cast your eye over the table in M. de Monferrand’s work8, to see for yourself if it does not do justice to the names of the philosophers who have contributed to the new branch of physics that I have called dynamic electricity, and if the result does not show that I am not amongst the least of those who have created it.

I am, with sincerest friendship and highest | regard, Sir, your very humble and very obedient servant, | A. Ampère

Paris 3 July 1825

Letter 252.
Demonferrand (1823).
Ampère (1824).
Demonferrand (1823), 211-6.
Letter 252.
Demonferrand (1823).
Ampère (1824).
Demonferrand (1823), 211-6.

Please cite as “Faraday0260,” in Ɛpsilon: The Michael Faraday Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/faraday/letters/Faraday0260