André-Marie Ampère to Faraday   12 June 1826

Monsieur et cher ami,

j’ai bien des excuses à vous faire de ne vous avoir écrit plus tot, tant pour me rappeler à votre souvenir que pour Vous remercier de ceux de vos ouvrages que vous avez eu la bonté de m’envoyer. ils m’ont fait un double plaisir en me faisant connaitre les résultats si intéressants de vos derniers travaux, et en me montrant que vous me conservez une amitié qui est à la fois si précieuse et si honorable pour moi.

je voulais vous écrire lorsque mr. Underwood vous a porté ce que j’ai publié dernièrement mais des occupations que je ne pouvais remettre ne me le permirent pas avant son départ. en m’en dédommageant aujourd’hui, je voudrais insérer dans cette lettre l’indication de divers résultats auxquels je suis parvenu depuis. mais cela exigerait des détails dans lesquels je ne puis entrer a présent: ils ont en partie pour objet des difficultés qui m’ont été proposées par un savant italien1, non sur ma théorie, mais sur des conséquences que j’en avais déduites et qu’il ne croyait pas fondées.

Cela venait d’abord de ce qu’il ne mettait pas à ces conséquences les restrictions que j’y avais mises moi- mème, et ensuite de qu’il se figurait sur des raisonnemens spécieux mais dénués de fondement qu’on pouvait obtenir par l’action du fil conducteur et d’un amiant, un mouvement continu indéfiniment, malgré les résistances produites par le frottement; dans des cas où l’expérience et le calcul s’accordent pour démontrer que ce mouvement est absolument impossible.

au reste, les calculs par lesquels j’ai demontré cette impossibilité peuvent être déduits, non seulement de ma formule, mais encore en partant seulement de cette loi de mr. biot2 qui en est une conséquence3, et que M. Pouillet a vérifiée de la manière la plus complète par des expériences qui ne peuvent laisser aucun doute sur son exactitude4. quant a l’expérience, il suffit d’essayer celle que propose le savant dont je parle pour s’assurer que l’effet qu’il annonce n’a pas lieu.

les difficultés qu’il a bien voulu me communiquer m’ont été neanmoins fort utiles en me faisant faire un travail qui a éclairci tout ce qui pouvait rester d’obscur sur ce sujet, et m’a fourni de nouvelles preuves expérimentales de l’exactitude de mes formules et de la vérité des principes sur lesquels elles sont fondées.

je vous prie d’agréer l’hommage de ma profonde estime pour vous-même et de la haute considération que vos découvertes dans les sciences inspirent à tous ceux qui peuvent les apprécier.

j’ai l’honneur d’être, | Monsieur et très cher ami, | votre très humble et très obéissant serviteur | a. ampère

paris 12 juin 1826.

à mr faraday à londres.


Address: à Monsieur | Monsieur Faraday | membre de la société royale | à l’institution royale | à Londres

TRANSLATION

Sir and dear friend,

I am extremely sorry for not having written to you earlier, as much to remember myself to you as to thank you for those of your papers that you have so kindly sent me. They gave me two fold pleasure in letting me know the most interesting results of your latest work and in showing me that you maintain a friendship for me that is at the same time as precious to me as it is honourable.

I wanted to write to you when Mr. Underwood took you my latest publications; but affairs that I could not set aside did not permit it before his departure. In making up for it today, I wanted to include in this letter an indication of the various results which I have achieved since then; but that would require details into which I cannot enter at present. They concern in part the difficulties that were drawn to my attention by an Italian philosopher5, not in connection with my theory, but with the corollaries that I had deduced, and which he did not believe to be justified.

This was first of all because he did not put the restrictions on these corollaries that I had put myself, and then because he imagined on the basis of special but groundless reasoning, that one could obtain, by the action of a conducting wire and a magnet, indefinitely continuing motion, despite the resistance produced by friction, in cases where experiment and calculation concur to show that this movement is absolutely impossible.

Moreover, the calculations by which I have shown that this is impossible can be deduced not just from my formula, but also starting from that law of M. Biot6 which is a corollary of it7, and which M. Pouillet has proved in the most complete manner by experiments that can leave no doubt as to its accuracy8. As to experiments, it is enough to try that which is proposed by the philosopher in question, to reassure oneself that the effect that he proclaims does not take place.

The difficulties that he wished to communicate to me have nevertheless been most useful in making me do work that has enlightened all that could remain obscure on this subject and this has furnished me with new experimental proof of the accuracy of my formulae and of the truth of the principles on which they are founded.

Please accept the mark of my deepest esteem for you and for the high regard that your scientific discoveries inspire in all those who can appreciate them.

I have the honour of being, | Sir and very dear friend, | your very humble and very obedient servant. | A. Ampère.

Paris 12 June 1826.

To Mr Faraday in London.

Silvestro Gherardi (1802-1879, Ferreri (1922)). Physicist and mathematician. See Ampère (1825a).
Jean-Baptiste Biot (1774-1862, DSB). French physicist.
Biot and Savart (1820).
Pouillet (1825).
Silvestro Gherardi (1802-1879, Ferreri (1922)). Physicist and mathematician. See Ampère (1825a).
Jean-Baptiste Biot (1774-1862, DSB). French physicist.
Biot and Savart (1820).
Pouillet (1825).

Bibliography

FERRERI, Gherardo (1922): “Silvestro Gherardi, fisico e mathematico”, Riv. Stor. Sci., 13: 10-15.

Please cite as “Faraday0300,” in Ɛpsilon: The Michael Faraday Collection accessed on 27 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/faraday/letters/Faraday0300