Monsieur et très-cher confrère,
j’ai reçu avec un grand la lettre que vous m’avez fait dernièrement l’honneur de m’écrire1. rien ne peut être plus agréable pour moi que la correspondance d’un savant aussi distingué par des travaux et des découvertes que l’europe entière a su apprecier, je voulais moi-même vous prévenir en vous écrivant le premier, mais j’aurais voulu avoir à vous communiquer quelques nouveaux résultats de recherches que j’ai entreprises depuis que je suis rétabli d’une affection de poitrine qui m’a tenu plus d’un an entre la vie et la mort, et les occupations qui me sont survenues ne m’ont permis de rien achever. le travail qui m’est imposé ne peut que me détourner des recherches Scientifiques auxelles je voudrais pouvoir donner tout mon tems, tandisque les travaux dont vous etes chargé tournent par la manière dont vous les exécutez, au profit des sciences, telles sont Vos recherches sur la fabrication des verres pour les instruments d’astronomie dont les résultats intéressent si vivement tous ceux qui les cultivent, tandis que d’autres experience qu’elles vous doivent également, ont jeté un nouveau jour sur différentes branches des sciences physiques. je profite pour vous écrire du départ pour l’angleterre de notre ami commun, monsieur underwood dont vous connaissez tout le merite. il vous dira combien j’ai été sensible à votre Souvenir en recevant votre dernière lettre. ici, il ne se fait guère, dans ce moment de travaux importants sur les sciences, ceux de mr. élie de beaumont sur les époques de l’élévation des diverses chaines, ainsi que sur la position relative de celles qui ont été formées en mème2, et des découvertes importantes en medicine, surtout celles qui sont relatives aux propriétés medicalés de l’iode contre les maladies scrofuleuses3 me semblent les principales exceptions à ce vide de nouveaux résultats scientifiques qu’on éprouve en france depuis quelque tems. les passions politiques semblant faire oublier qu’il y a toujours à découvrir dans les sciences.
je vous prie, Monsieur, d’agréer l’assurance des sentiments que m’ont inspiré dupuis longtems l’amitié que vous avez bien voulu me témoigner et les progrès que vous doivent les sciences dont je me suis occupé plus particulierement. je suis, avec la plus haute considération, Monsieur, votre très-humble et très obéissant serviteur | a. ampère
paris 10 avril 1831
mr faraday, membre de la société | royale, à londres.
TRANSLATIONSir and very dear colleague,
I received with great [pleasure] the letter that you recently honoured me by writing4. Nothing can be more pleasant for me that the correspondence of a scientist so distinguished by his works and his discoveries that the whole of Europe has been able to appreciate. I myself wanted to be the first to write; but I should have liked to have some new results to communicate of research that I undertook since I recovered from a chest infection that kept me between life and death for more than a year and the affairs that have arisen have not allowed me to achieve anything. The work that I have to do can only distract one from the scientific research to which I would like to be able to give all my time, whilst the work that you have to do turns, by the way way you do it, to profit science. Such is your research on the manufacture of glass for astronomical instruments, the results which are of such keen interest to all those who practice them, whilst other experiments that you have also done, have shed new light on different branches of the physical sciences. I am taking advantage to write to you of the departure for England of our mutual friend, Mr. Underwood, all of whose merits you know. He will tell you how touched I was by your memory when I received your last letter. Here there is no important scientific work going on at the moment. The work of Mr. Elie de Beaumont on the time of the periods of raising of various ranges and also the relative positions of those formed at the same [time]5, and important medical discoveries, above all on the medicinal properties of iodine against scrofulous diseases6 seem to me to be the principal exceptions to this vacuum of new scientific results, which we have been experiencing in France for some time. Political passions seem to make people forget that there is always something to discover in the sciences.
I beg you Sir, to accept my assurances of the feelings inspired for a long time by the friendship you have wished to show me and the progress that the sciences which I am more particularly interested in, owe to you. I am with the highest regard, Sir, your very humble and obedient servant | A. Ampère
Paris 10 April 1831
Mr Faraday, Member of the Royal | Society, in London
BUCHANAN, J. Arthur (1928): “Lugol, his work and his solution”, Ann. Med. Hist., 10: 202-8.
Please cite as “Faraday0491,” in Ɛpsilon: The Michael Faraday Collection accessed on 17 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/faraday/letters/Faraday0491