Macedonio Melloni to Faraday   7 August 1834

Monsieur!

Je prends la liberté de vous adresser deux exemplaires de mes Memoires sur la transmission immediate de la chaleur rayonnante par les corps solides et liquides¹: me pardonnerez- vous Monsieur si j'y ajoute la demande encore plus hardie d'un rapport verbal de votre part à la Societé Royale de Londres?²

Mon ouvrage est une marchandise d'une qualité tellement inferieure que pour le faire accepter à vos savants Collegues il faut en hausser la valeur en l'associant en quelque sorte à l'eclat d'une illustration scientifique: or dans ce cas, comme dans beaucoup d'autres; il vaut mieux pêcher par exces que par defaut; voilà pourquoi je vous ai choisi, quoique privé de l'honneur de vous connaitre personnellement.

Mais puisque la necessité m'oblige à vous demander l'appui de votre nom, et que d'autre part si vous avez la bonté de me l'accorder il me restera un excès de credit pres de ces Messieurs, je pense qu'il serait fort convenable de l'employer, dans mon interet, à me procurer une petite place de Correspondant de la Societé. Il est vrai que je n'ai encore rien fait pour Elle, mais je tâcherai d'y suppléer par la suite si je suis assez heureux pour obtenir votre puissante inter‑cession.

Ainsi tout depend de vous Monsieur. Acceptez de grace ma comission et mes excuses: ce sera une veritable bonne oeuvre dont vous recevrez la recompense dans l'autre monde car ici- bas, vous n'y gagnerez rien, absolument rien ... ³à moins que vous ne contiez pour quelque chose la reconnaissance bien vive et bien sincère de celui qui a l'honneur d'etre

de vous Monsieur | le tres humble et tres obeissant servit | Macedoine Melloni

ancient prof de physique à l'Uni | versité de Parme, resident | provisoirement à Paris Rue Bou | cherat no 2 (au marais)

Paris le 7. Aout 1834

Address: Monsieur | Monsieur M. Faraday | de Société Rl de Londres, d'Edinbourg | de l'Academie des Sciences de Paris | Londres

TRANSLATION

Sir,

I take the liberty of sending you two copies of my Papers on the immediate transmission of heat by solid and liquid bodies⁴. Will you forgive me, Sir, if I add an even more daring request, that you give a verbal report of this to the Royal Society of London?⁵

My work is a commodity of such inferior quality that in order for it to be accepted by your learned Colleagues, it is necessary to raise its value by some kind of association with the brilliance of a scientific illustration - or in this case, as in many others, it is better to sin by excess that by default; that is why I have chosen you, even though I sadly do not know you personally.

But since necessity obliges me to ask you for the support of your name and on the other hand if you have the kindness to allow me this, I shall have an excess of credit in the opinion of these gentlemen, I think it would be most convenient to use it, in my interest, to obtain for me a small place as Correspondent of the Society. It is true that I have not yet done anything for the Society, but I shall endeavour to compensate for this subsequently if I am successful in obtaining your powerful intercession.

Thus all depends on you, Sir. Please accept gracefully my errand and my excuses: this will truly be a good deed for which you will be rewarded in the next world as here below you will gain nothing, absolutely nothing ... ⁶unless you count for something the profound and sincere gratitude of him who is, | Sir, your | most humble and obedient servant, | Macedoine Melloni | formerly professor of physics at the Uni | versity of Parma, residing | temporarily in Paris, Rue Bou | cherat n° 2 (c/o Marais)

Paris, 7 August 1834