Lambert-Adolphe-Jacques Quetelet to Faraday   18 November 1837

Bruxelles le 18 novembre

Mon cher Monsieur,

Je suis toujours heureux de pouvoir trouver quelqu'occasion pour me rappeler à Votre bon souvenir et Vous présenter mes complimens affectueux. je vous envoi aujourd'hui bien peu de chose, un mémoire sur les températures de la terre1; cependant, sous un rapport, ce sujet pouvait Vous intéresser et en outre Votre génie inventif à doter la science d'un instrument précieux. j'avois demandé, dans le temps, à Mons. Ampère et Becquerel, si l'on ne pourrait pas, dans les observations que je fais, substituer pour la mesure des températures, aux thermomètres ordinaires des appareils plus délicats puisés dans la théorie de l'electro- magnetisme. tous deux, et c'étoit aussi mon avis, étaient pour l'application, mais il me semblait que deux fils dorrés ne présenteraient pas assez de garanties sans doute en y réflechissant, Vous trouverez un appareil plus sur. La science en retireroit un avantage immense, car seul il pourrait nous apprendre si la chaleur, comme le magnétisme d'après les belles observations de M. Gauss, n'éprouve pas à l'intérieur de la terre de ces changements brusques et perceptibles instantanément à de très grandes distances, et qu'elle est la connexion entre les deux élémens de la physique du globe.

M Dela Rive que j'ai visité et avec qui j'ai beaucoup parlé de vous, parce que nous Vous portons tous deux la même estime et les mêmes sentimens affectueux, M Dela Rive vient de m'écrire sur un sujet assez intéressant. Il sait tout l'interet que j'attache aux observations des étoiles filantes (j'ai même eu le bonheur de prédire dès l'an dernier le phénomène du 10 aout2); il m'écrit qu'il a lieu de supposer, comme pour ces derniers phénomènes une périodicité dans l'apparition des aurores boréales. Ce qui pourrait appuyer sa conjection c'est que le 18 octobre dernier il a observé à genève une aurore boréale; et qu'une autre avait été vue, l'année précedente, à la même époque. deplus, M. Kreil3 lui écrit de Milan qu'en 1836 et 1837 les plus fortes perturbations de l'aiguille ont eu lieu également le 22 avril et le 18 oct. époques des aurores boréales4. Comme ajoute M Dela Rive, il y a une liaison intime entre les perturbations magnétiques et l'apparition des aurores boréales, la périodicité dans les unes seront un signe de la périodicité dans les autres. Du reste M Dela Rive ne veut qu'attirer l'attention sur ce point.

Agréez, je vous prie, mon cher Monsieur, les nouvelles assurances de mes sentimens les plus distingués et les plus affectueux | Quetelet

TRANSLATION<qr>Brussels, 18 November

My Dear Sir,

I am always pleased to be able to find some occasion to recall myself to your good memory and to present to you my affectionate compliments. I send you today a very small offering - a paper on the temperatures of the earth5; however, in one respect, this subject could interest you and furthermore your inventive genius to endow science with a precious instrument. Some time ago I asked Messrs. Ampère and Becquerel if one could, in the observations that I am doing, substitute ordinary thermometers with more delicate instruments drawn from the theory of electro-magnetism. Both of them, and this was also my view, were in favour of the application, but it seemed to me that two gilded wires did not give enough of a guarantee. Doubtlessly thinking about it, you will find a more reliable instrument. Science would gain an enormous advantage from it, for on its own it could teach us if heat, as magnetism, following the beautiful observations of Mr. Gauss, does or does not experience in the middle of the earth the abrupt changes instantly perceptible at great distances, and that it is the connection between the two elements of the physics of the globe.

M. De la Rive, whom I visited, and with whom I spoke a lot about you, because we both share the same affectionate sentiments for you, M. De la Rive has just written to me on quite an interesting subject. He knows of the great interest I attach to observations of shooting stars. (I even had the honour of predicting since last year the phenomenon of 10 August6); he wrote to me that he had reason to suppose, as for this latter phenomenon, a periodicity in the appearances of aurora boreales. What could support his conjecture is that on 18 October last, he observed in Geneva, an aurora borealis; and that another had been seen the previous year at the same time. Since then, Mr Kreil7 has written to him from Milan that in 1836 and 1837 the strongest perturbations of the needle took place equally on 22 April and 18 October, periods of aurora boreales8. As M. De la Rive adds, there is an intimate link between the magnetic perturbations and the appearance of aurora boreales, the periodicity in one will be a sign of the periodicity in the other. In any case, M. De la Rive wishes only to draw attention to this point.

Please accept, I beg you, my dear Sir, new assurances of my most distinguished and most affectionate sentiments | Quetelet.

Quetelet (1837a). See letter 972.
See Quetelet (1837b) and Quetelet (1837b), 412-3 for the prediction.
Karl Kreil (1798-1862, P1, 3). Professor of Astronomy at Prague.
Kreil (1837).
Quetelet (1837a). See letter 972.
See Quetelet (1837b) and Quetelet (1837b), 412-3 for the prediction.
Karl Kreil (1798-1862, P1, 3). Professor of Astronomy at Prague.
Kreil (1837).

Bibliography

KREIL, Karl (1837): “Sur les observations de perturbations magnétiques, faites a l'observatoire de Milan dans les journées du 12, 13, 14 et 15 novembre 1837”, Bibl. Univ., 12: 408-15.

QUETELET, Lambert-Adolphe-Jacques (1837a): “Mémoire sur les variations diurne et annuelle de la température, et en particulier de la température terrestre”, Mém. Acad. Sci. Bruxelles, 10. [Separately paginated].

QUETELET, Lambert-Adolphe-Jacques (1837b): “Etoiles filantes”, Bull. Acad. Sci. Bruxelles, 4: 376-80.

Please cite as “Faraday1049,” in Ɛpsilon: The Michael Faraday Collection accessed on 27 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/faraday/letters/Faraday1049