Carlo Matteucci to Faraday   1 May 1843

Mon Cher Faraday

J'ai bien de la peine à me decider de vous ecrire d'autant plus que je l'ai fait, il n'y a pas tres longtemps, que je n'ai pas de nouvelles de science à vous donner, et que je crains de vous faire de la peine à cause du mauvais etat de votre santé, que pourtant j'espere beaucoup amelioré.

Excusez moi donc beaucoup - Vous m'aviez fait esperer que j'aurai appris au moins d'une manière quelquonque que la Société Royale avait recu de Paris mes memoires que m de Humboldt avait bien voulu addresser à Londres¹. A bien je n'ai rien vu.Une chose qui me semble etrange et qui me fait dans le même temps beaucoup de peine c'est de voir que tous les Journaux de Londres n'en parlent pas. J'ai envoyé a Mr Taylor mes memoires sur la torpille et sur les courents electriques des animaux² et il n'en dit pas un mot. Je ne puis pas m'expliquer ce silence - Dans un cahier du Phylosophical Magazine que j'ai recu dernièrement Grove parle d'une pile a gaz³: cette pile est fonde sur une experience que j'ai fait et publié dans la Bibliotheque Universelle Octobre 1838⁴ et il n'en dit pas un mot. Je suis forcé d'admettre qu'il y a quelque mauvais impression contre moi a Londres et je me fie à la bonte et à l'amitié que vous avez pour moi, pour me la faire conaitre. Je me propose cette année si j'en ai le temps et si je trouve un compagnon d'arriver jusqu'à Londres et d'assister a une de vos reunions: mais avant de m'y decider, je vous prie de m'expliquer un peu franchement cette espece d'opposition que je suis forcé d'admettre contre moi dans les Savants de votre Capitale.

Si vous avez la bonté de me repondre, vous me direz dans quel pays et à quelle epoque se fait la reunion Brittanique cette année⁵. Vous me direz encore si sans connaitre l'anglais de manière à le parler, je pourrai y assister. Agreez l'assurance de mon plus inf et since attachement

Votre tout devoué | C Matteucci

Pise 1 mai 1843

Endorsed: 10 May 1843

Address: A Monsieur | Mons Michel Faraday | Professeur de Chimie et Member | de la Societe Royale &c | Royal Institution | Londre

My dear Faraday

I am very sorry that I have decided write to you, the more so since I wrote not so long ago and I have no scientific news to impart; I am moreover, sorry to trouble you on account of your poor state of health, which I hope, however, has much improved.

Please forgive me therefore, but you had made me hope that I would hear in one way or another that the Royal Society had received the papers that M. Humboldt had kindly sent to London from Paris⁶. But I have seen nothing. One thing that seems strange to me and at the same time causes me much distress, is seeing that none of the London journals have mentioned them. I sent Mr Taylor my papers on the torpedo and on the electric currents of animals⁷ and he says nothing on the subject. I do not know how to explain this silence. In one of the volumes of the Philosophical Magazine that I received recently, Grove speaks of a gas pile⁸: this pile is based on an experiment that I did and published in the Bibliothèque Universelle in October 1838⁹ and yet he does not acknowledge it. I am forced to conclude that there is some sort of prejudice against me in London and I entrust myself to your kindness and to the friendship that you have for me, to make this known to me. This year, if I have the time and if I can find a companion, I propose to come all the way to London to take part in one of your meetings: but before I decide, I beg you to explain frankly what is the opposition that I am forced to admit exists against me amongst the Savants of your Capital.

If you have the kindness to reply, please tell me where and when the British Association meets this year¹⁰. Please tell me also, if without knowing spoken English, I could take part in it. Please accept the assurance of my most infinite and sincere attachment,

Your all devoted | C Matteucci

Pisa 1 May 1843.