Arthur-Auguste De La Rive to Faraday   25 August 1844

<qr>Genève le 25 Aout 1844.

Mon cher Monsieur,

J'ai reçu votre petite lettre par le Dr Holland que j'ai eu bien du plaisir à voir; malheureusement la Santé de ma femme qui est très mauvaise cet été m'a empêché de recevoir Mr Holland comme j'aurais désiré le faire & comme j'espère le recevoir au printemps à son retour d'Italie. J'ai appris avec plaisir que sauf votre accident avec le phosphore1, votre santé est bonne & je m'en rejouis pour vos amis dans le nombre desquels vous savez que je tiens à être compris & pour votre amie la Science.

Je jouis dans ce moment de trois mois de vacances pendant lesquels j'espère mener à bonne fin bien des travaux ébauchés notamment quelques recherches sur l'aimantation du fer & d'autres sur la combinaison des courants d'induction & des courants électro-chimiques2. - Je suis en discussion avec Schoenbein au sujet de son mémoire sur l'ozone & sur la composition de l'azote. - Je ne nie point que son hypothèse soit possible, mais je conteste qu'elle soit prouvée. Son grand mémoire3 a été, je pense, publié trop tôt & il me parait être incomplet quoique très étendu. - Il me traite d'incrédule, de Sceptique; mais je vous l'avoue, les preuves que Schoenbein donne de la composition de l'azote & de l'existence de l'ozone comme substance élémentaire sui generis ne me paraissent point encore assez concluantes pour que la Science puisse adopter définitivement, pour le moment du moins, cette manière de voir. - Je compte reprendre cet automne avec mon collègue le profr de chimie, Mr Marignac, les expériences de Mr Schoenbein & tâcher d'éclaircir la question, très disposé que je suis à trouver qu'il a raison, mais avant tout désirant chercher la vérité.

Il m'est venue une idée que je vous soumets. Ne serait-il point possible que l'odeur que Schoenbein attribue à l'ozone provint d'une petite proportion d'acide arsénieux? Ce qui m'y a fait songer, c'est le fait avancé par un Mr Du Pasquier4 dans la séance de l'Académie des Sciences de Paris du 12 Aout5 que cette couche singuliere dont le phosphore est recouvert à sa surface est une combinaison d'arsenic (ce qui expliquerait la production de l'ozone par le phosphore); ce même chimiste dit avoir trouvé que l'acide sulfurique le plus pur si c'est celui qu'on retire des pyrites renferme de l'arsenic (ce qui expliquerait la production de l'ozone dans l'électrolysation de l'eau acidulée). - Quant à la production de l'ozone par l'emission dans l'air de l'électricité ordinaire, je ne pourrais l'expliquer que par un peu d'arsenic que renferme le zinc dont est fait le laiton des conducteurs, arsenic que l'électricité, en sortant du conducteur, emporterait avec elle en que c'est une substance plus volatile que les autres substances dont est formé le conducteur. - Je ne prétends nullement que l'idée que je mets en avant soit fondée, mais c'est tout au moins une objection contre les conséquences tirées par Mr Schoenbein de son travail, qu'il vaut peut-être la peine d'examiner. Personne mieux que vous ne pourrait le faire; si vous avez un instant ayez la bonté d'examiner l'idée & de me dire ce que vous en pensez.

La réunion de la Société Helvétique des Sciences Naturelles aura lieu à Genève le 15 Aout 1845. Combien vous seriez aimable si vous veniez nous faire une visite à cette époque; cette Société, la plus ancienne de toutes celles du même genre, ne dure que trois jours. Vous devriez venir & nous amener ou tout au moins, si vous ne venez pas, nous envoyer le profr Daniell & Wheatstone, au souvenir desquels je vous prie de vouloir bien me rappeler. Veuillez aussi présenter mes compliments respectueux à Madame Faraday dont je n'ai point oublié toutes les bontés pour moi l'an dernier6 & veuillez me croire, mon cher Monsieur, votre dévoué & affectionné pour la vie

A. de la Rive


Address: Mr Faraday | Royal Institution | London

<qr>Geneva 25 August 1844.

My Dear Sir,

I received your short letter via Dr Holland whom I had much pleasure in seeing; unfortunately, the health of my wife, which is very bad this summer, prevented me from receiving Mr Holland as I would have liked and as I hope to receive him in the Spring on his return from Italy. I learned with pleasure that apart from your accident with the phosphorous7, you are in good health and I rejoiced both for your colleagues amongst whom I would wish to be included and for your friend, Science.

I am currently enjoying three months holiday during which I hope to bring to a satisfactory conclusion works which I have roughed out, notably some research on the magnetisation of iron and some other work on the combination of induced currents and electro-chemical currents8. I am locked into discussion with Schoenbein on the subject of his paper on ozone and on the composition of nitrogen. I do not deny that his hypothesis may be possible, but I contest that it has been proved. His long paper9 has been, I think, published too early and it seems to me to be incomplete despite being extensive. He treats me as a non-believer, a sceptic; but I promise you, Schoenbein's proofs of the composition of nitrogen and of the existence of ozone as elementary substances sui generis do not yet seem to me to be adequately conclusive for Science to adopt as definitive, for the moment at least, his view of things. In the autumn I hope to return to Mr Schoenbein's experiments with my colleague, the professor of chemistry, Mr Marignac, and to try to shed light on the question, very disposed as I am to find Schoenbein in the right, but above all seeking to find the truth.

An idea has come to me that I submit to you. Is it not possible that the smell that Schoenbein attributes to ozone comes from a small proportion of arsenic acid? What made me think of this, is the fact advanced by a Mr Dupasquier10 in his lecture to the Académie des Sciences in Paris on 12 August11, that this peculiar layer that covers the surface of phosphorous is a combination of arsenic (which would explain the production of ozone in the electrolisation of slightly acid water). As to the production of ozone by the emission into the air of ordinary electricity, I could not explain this but by a little arsenic in the zinc used to make the brass conductors, arsenic which the electricity, coming out of the conductor, would carry off with itself in as much as it is a more volatile substance than the other substances that the conductor is made from. I do not pretend at all that the idea I have just put forward has any foundation, but it is all the same an objection to the conclusions that Mr Schoenbein has drawn from his work that is worth examining. No one could do it better than you; if you have the time, please examine the idea and tell me what you think.

The meeting of the Société Helvétique des Sciences Naturelles will take place in Geneva on 15 August 1845. How welcome you would be if you came to visit us at that time; the meeting, the oldest of its kind, lasts only three days. You should come and bring with you or at least, if you cannot come, send Professors Daniell and Wheatstone, to whose memories I also ask you to recall me. Please also present my respectful compliments to Mrs Faraday, whose kindness towards me last year I have not forgotten12 and believe me to be, my dear Sir, your devoted and affectionate [friend] for life | A. de la Rive

See Faraday, Diary, 13 June 1844, 4: 7058.
De La Rive (1843). See also letter 1494.
Schoenbein (1844a).
Alphonse Dupasquier (1793-1848, P1). Professor of Chemistry at the medical school in Lyon.
Dupasquier (1844).
That is when De La Rive was in London. See letters 1491 and 1494.
See Faraday, Diary, 13 June 1844, 4: 7058.
De La Rive (1843). See also letter 1494.
Schoenbein (1844a).
Alphonse Dupasquier (1793-1848, P1). Professor of Chemistry at the medical school in Lyon.
Dupasquier (1844).
That is when De La Rive was in London. See letters 1491 and 1494.

Bibliography

DE LA RIVE, Arthur-August (1843): “De l'action chimique d'un seul couple voltaïque et des moyens d'en augmenter la puissance”, Comptes Rendus, 16: 772-81.

DUPASQUIER, Alphonse (1844): “Faits pour servir à l'histoire du phosphore”, Comptes Rendus, 19: 362-71.

SCHOENBEIN, Christian Friedrich (1844a): Beiträge zur physikalischen Chemie, Basel.

Please cite as “Faraday1604,” in Ɛpsilon: The Michael Faraday Collection accessed on 1 May 2024, https://epsilon.ac.uk/view/faraday/letters/Faraday1604