Jean-Baptiste-André Dumas to Faraday   c21 May 1849

Mon Cher Confrère et ami

Cette lettre vous sera remise par M. D’Eichtal l’un des plus honorables et des plus distingués parmi les Membres de la chambre des députés de l’ancien tems. Il veut bien se charger de vous remettre en même occasion, des échantillons qui vous intéresseront je l’espère. Le premier consiste en une reproduction obtenue sur un enduit d’amidon, au moyen de l’Yode. Le procédé de M. Niepce1 vous est bien connu, mais personne n’est en état de le pratiquer aussi habilement qui lui et son oeuvre peut vous le prouver. La gravure très imparfaite qui se trouve reportée sur la glace amidonnée y a produit une image plus agréable à l’oeil qu’elle ne l’étoit elle même2. Vous remarquerez que j’ai fait encadrer la gravure dans un Cadre fait avec du bois injecté par le procédé3 de M. Boucherie4. il y en a divers échantillons.

Vous trouverez en second lieu, une série d’épreuves obtenues soit sur pierre, soit sur acier ou cuivre, par des gravures en relief, tirées avec de l’encre ordinaire. C’est un problême très heureusement résolu par nos artistes et très proprement fournit des papiers qui résistent aux tentatives de faux, soit pour les effets de commerce, soit pour les actes publics. examinez ces papiers avec une bonne loupe et vous serez frappé de la pureté des lignes et de la perfection du tirage, qui est plus facile avec l’encre aqueuse qu’avec l’encre grasse d’Imprimerie. C’est une nouvelle ressource pour l’Industrie et pour les arts.

M. D’Eichtal vous entretiendra lui même d’un objet nouveau plein d’intérêt. Il s’agit de l’oxide de zinc et de fer dérivée qu’il substitue aux matières à bas de plomb employées en peinture. J’ai employé ses couleurs pour des Laboratoires et des amphithéatres avec le plus complet succès. Nous avons à paris déjà une grande expérience de ce procédé qui me semble destiné à jouer un rôle très considérable dans le monde industriel. Je suis persuadé que vous en tirerez à Londres le parti le plus avantageux, tant à cause de l’Innocuité des produits que de leur résistance à l’action du gaz hydrogène sulfuré.

Enfin, M. D’Eichtal vous dira quelques mots d’une découverte faite dans mon laboratoire par un de mes éleves qui avoit bien voulu m’accompagner à Londres et qui a eu l’honneur de vous voir, M. Melsens. Il s’agit d’un procédé merveilleux qui permet d’extaire de la canne à sucre, tout le sucre qu’elle contient5. L’expérience avoit si bien réussi avec les Betteraves que j’ai voulu la vérifier sur la canne. J’ai fait venir une Centaine de livres de canne à sucre fraiches d’Andalousie et elles ont été traitées sous mes yeux avec le résultat le plus satisfaisant et le plus décisif.

M. Melsens vouloit que je vous fisse connaitre Son procédé, je m’y suis refusé. Je sais par ma propre expérience combien un secret embarasse son dépositaire. Si, cependant, vous permettiez qu’on vous le fit savoir et si vôtre gouvernement y mettait le moidre intérêt, vous consentiez à examiner la question, sans lui donner vôtre opinion, Je Vous transmettrais tout ce que Je sais à ce sujet.

M. Melsens lui même iroit au besoin répéter sous vos yeux toutes ses expériences. Ce seroit un immense service rendu à M. Melsens, qui en est bien digne par son dévouement à la Science et à qui Je porte un intérêt de père.

Je suis très à court de nouvelles purement Scientifiques. Vous savez déja par nos comptes rendus que M. Boutigny6 a trouvé le moyen de plonger la main dans la fonte en fusion, sans le moindre accident7. L’Epreuve du feu est expliquée désormais. Il étoit bien du à la France, ou l’on joue avec le feu, tous les jours, de voir cette découverte faite par un des Savans qu’elle compte dans son Sein. La recette de M. Boutigny pourra être utile à nos hommes politiques.

Je me recommande à toute votre amitié. Vous verrez que le Dept. du Nord vient de m’envoyer à l’assemblée législative, plaignez moi et soyez bien assuré que s’il avoit été possible de refuser ce dangereux honneur, je me serois empressé de la faire, pour me consacrer tout entier à mes travaux. heureusement, qu’il reste encore au monde un coin paisible où la philosphie conserve un asile. Vous étiez digne plus que personne qu’il vous fut réservé, Jouissez de vôtre bonheur et qu’il vous soit longtems conservé.

Mille amitiés | Dumas

Made Dumas se rappele au bon souvenir de Madame Faraday à qui Je vous prie de présenter mes respectueux hommages.


Endorsed by Faraday: Received 23 May 1849

TRANSLATIONMy Dear Colleague and Friend

This letter will be given to you by M. D’Eichtal, one of the most honourable and most distinguished amongst the Members of the chamber of deputies of former times. He has kindly agreed at the same time to pass on some samples which I hope will interest you. The first consists of a reproduction obtained on a coating of starch, by using iodine. The procedure used by M. Niepce8 is well known to you, but no one is able to put it into practice as ably as he himself can and his work can prove it to you. The very imperfect engraving which has been reproduced on a starched sheet of glass has produced an image more pleasing to the eye than it was in the original9. You will notice that I have put the engraving in a box made with wood injected by the method10 of M. Boucherie11. There are various samples.

Secondly, you will find a series of proofs obtained on rock, steel and copper, for relief engravings, drawn with ordinary ink. This is a problem very happily resolved by our artists and very properly supplied with papers which resist any attempt at forgery, be it for commercial reasons or for public acts. Examine these papers with a good magnifying glass and you will be struck by the purity of the lines and the perfection of the print, which is much easier with waterbased ink than with oily printing ink. This is a new resource for industry and the arts.

M. Eichtal will tell you himself of a new object which is full of interest. It concerns the oxide of zinc and derived iron which he substitutes for lead based materials used in painting. I have used his colours in laboratories and in lecture theatres with total success. In Paris we already have a great deal of experience of this procedure which seems to me to be destined to play a most important role in the industrial world. I am sure that you, in London, will put it to the best use, both because of the innocuousness of the products and because of their resistance to the action of hydrogen sulphide gas.

Finally, M. D’Eichtal will say a few words on a discovery made in my laboratory by one of my pupils, who was kind enough to accompany me to London and who had the honour of seeing you, M. Melsens. It concerns a marvellous method which enables all the sugar contained in sugar cane to be extracted12. The experiment was so successful with beet that I wanted to verify it on cane. I imported about a hundred pounds of fresh sugar cane from Andalusia, and it was treated under my eyes, with the most satisfying and definitive results.

M. Melsens wanted me to make known his method to you, but I refused. I know from my own experience how awkward it is to be the guardian of a secret. If, however, you allowed us to make it known to you and if your government expressed the slightest interest in it, you consented to examine the question, without giving him your opinion, I would transmit to you all I know of the subject.

M. Melsens himself would, if necessary, repeat before your eyes all his experiments. It would be an enormous service given to M. Melsens, who is worthy of it because of his devotion to Science and in whom I take a fatherly interest.

I am very short on purely scientific news. You already know from our Comptes Rendus that M. Boutigny13 has found a method of plunging his hand into molten iron, without the slightest accident14. The proof of fire is explained from now on. It fell to France where one plays with fire every day, to see this discovery made by one of the savants that it holds in its bosom. M. Boutigny’s recipe could be useful for our politicians.

I recommend myself to all your friendship. You will see that the Department du Nord has just sent me to the legislative assembly. Pity me and rest assured that had it been possible to refuse this dangerous honour, I would have been anxious to do so, in order to concentrate entirely on my work. Happily, there is still a peaceful corner of the world where philosophy provides a sanctuary. You, more than any other person, were worthy that it was reserved for you. Rejoice in your good fortune and may it remain like that for a long time.

My best regards | Dumas

Madam Dumas asks to be remembered to Mrs Faraday, to whom I beg you to pay my respectful homage.

Claude Félix Abel Niepce de Saint-Victor (1805-1870, NBU). French photographer.
On Niepce’s photographic methods see Gernsheim and Gernsheim (1955), 148-9.
See Boucherie (1840).
Auguste Boucherie (1801-1871, Vapereau (1880), 272). French physician and chemist.
Melsens (1849).
Pierre Hippolyte Boutigny (1798-1884, Oursel (1886), 1: 127). French pharmacist.
Boutigny (1849).
Claude Félix Abel Niepce de Saint-Victor (1805-1870, NBU). French photographer.
On Niepce’s photographic methods see Gernsheim and Gernsheim (1955), 148-9.
See Boucherie (1840).
Auguste Boucherie (1801-1871, Vapereau (1880), 272). French physician and chemist.
Melsens (1849).
Pierre Hippolyte Boutigny (1798-1884, Oursel (1886), 1: 127). French pharmacist.
Boutigny (1849).

Bibliography

BOUCHERIE, Auguste (1840): “Mémoire sur la conservation des bois”, Ann. Chim., 74: 113-57.

BOUTIGNY, Pierre Hippolyte (1849): “Quelques faits relatifs à l’état sphéroïdal des corps. Epreuve du feu. Homme incombustible”, Comptes Rendus, 28: 593-7.

GERNSHEIM, Helmut and GERNSHEIM, Alison (1955): The History of Photography from the earliest use of the camera obscura in the eleventh century up to 1914, Oxford.

MELSENS, Louis Henri Fréderic (1849): “Nouveau procédé pour l’extraction du sucre de la canne et de la betterave”, Ann. Chim., 27: 273-310.

OURSEL, Noémie Noire (1886): Nouvelle Biographie Normande, 4 volumes, Paris.

VAPEREAU, Louis Gustave (1880): Dictionnaire universel des contemporains, 5th edition, Paris.

Please cite as “Faraday2184,” in Ɛpsilon: The Michael Faraday Collection accessed on 27 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/faraday/letters/Faraday2184