Arthur-Auguste De La Rive to Faraday   14 June 1849

Mon cher Monsieur,

Me voici à Genève depuis deux jours; je ne suis resté à Paris que trois à quatre jours. J’ai trouvé nos amis si préoccupé de la politique & du choléra que j’ai cru qu’il n’y avait grand chose à espérer d’eux au point de vue de la Science. Arago avec qui j’ai passé une heure, ne m’en a presque pas parlé. Regnault a été cependant plus scientifique; mais il est découragé & peu entrain de continuer ses travaux. Le jeune Becquerel (le père etait absent) m’a entretenu de ses dernières expériences qui me paraissent assez curieuses mais qui ont encore besoin de vérification.

J’ai été bien heureux de me retrouver chez moi au milieu de tous les miens que j’ai trouvés en très bonne santé; ma femme a été très sensible à votre bon souvenir & à celui de Made Faraday & elle me charge bien de la rappeler a son tour à votre bonne amitié. Je n’ai point vu Mr. Dumas; c’est à Made. Dumas qui j’ai remis votre lettre1; elle avait l’air bien & elle m’a beaucoup demandé de vos nouvelles & de celles de Made Faraday.

J’ai vu à Paris de tristes effets du cholera, des quartiers dans lesquels une charette receuillait les morts; & cependant il régnait au milieu de ce fléau envoyé par la Providence une apparence d’indifférence qui faisait mal. On dansait & on chantait à l’un des bouts de Paris pendant qu’on mourrait à l’autre. Ce peuple est courageux, mais il n’est pas sérieux.

Le but de ma lettre n’est pas de vous parler uniquement de mon voyage & de mon arrivée. J’en ai un autre plus important, c’est de vous demander d’avoir la bonté de m’écrire le plus tot que vous pourrez, un seul mot pour me dire si vous avez effectivement fait mon expérience, comment elle a réussi & les particularités qu’elle vous a présentées. Vous m’obligerez infiniment en me faisant cette communication; j’espère que vous ne me trouverez pas trop indiscret. Si en même temps vous avez quelque nouvelle scientifique à m’apprendre, vous savez le plaisir que vous me ferez en me la donnant. - Peut-être avez-vous à l’occasion de l’expérience dont je vous ai parlé, fait quelques observations qui m’auraient échappé.-

Mille remerciements des jolis moments que j’ai passés avec vous a Londres, mes compliments bien respectueux à Made Faraday

Votre tout dévoué & affectionné | Auguste de la Rive

Genève | le 14 juin 1849


Address: Prof Faraday | Royal Institution | Albemarle Str | Londres

TRANSLATIONMy dear Sir,

I have been back here in Geneva for two days now; I stayed in Paris only three or four days. I found our friends so preoccupied with politics and cholera, that I realised there was nothing great to hope for from the point of view of Science. Arago, with whom I spent one hour, hardly spoke of it to me. Regnault was however a little more scientific; but he is discouraged and very little inclined to continue his work. Young Becquerel (the father was away) talked to me of his latest experiments which seem interesting, but which still need to be verified.

I was very happy to find myself back at home, amongst my own, whom I found to be in good health. My wife was very touched by your good wishes and those of Mrs Faraday and she has asked me to remember her to your kind friendship. I did not see M. Dumas; it was to Madam Dumas that I gave your letter2. She seemed well and asked me a great deal about your news and that of Mrs Faraday.

I saw in Paris the sad effects of cholera; districts in which a cart collected the dead; and yet there reigned in the middle of this scourge sent by Providence an apparent indifference which made one uneasy. There was dancing and singing at one end of Paris whilst people were dying at the other. This is a courageous people, but they are not serious.

The reason for my letter is not to tell you only of my travels and my return. I have another more important reason, namely to ask you to have the kindness to write as soon as you can just one word to tell me if you have effectively done my experiment, how it succeeded and the peculiarities it presented to you. You would oblige me infinitely in communicating this to me; I hope you do not find me too indiscreet. If at the same time you have any scientific news to tell me, you know the pleasure that you will give me. Perhaps when you did the experiment about which I spoke, you might have noted some observations I missed.

A thousand thanks for the fine moments that I spent with you in London. My most respectful compliments to Mrs Faraday.

Your most devoted and affectionate | Auguste de la Rive

Geneva | 14 June 1849

Please cite as “Faraday2199,” in Ɛpsilon: The Michael Faraday Collection accessed on 30 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/faraday/letters/Faraday2199