Antoine-César Becquerel to Faraday   14 January 1851

Monsieur et illustre confrère,

L’aimable reproche que vous m’adressez de ne point posseder de lettre de moi1, me fait sentir mes torts envers vous de ne pas vous avoir encore donné signe de vie ne fut-ce que pour vous féliciter des brillantes découvertes dont vous avez enrichi la physique. L’autuer de la découverte de l’induction, d’un ordre aussi élevé que celle d’Oersted, qui n’a su tirer aucun parti de la sienne ne pouvait m’être indifferent; j’applaudissais en secrèt à les succès à l’avenir. je serai moins discrèt et vous apprendrez de moi directement la haute estime que je professe pour vos travaux et votre personne.

J’ai lû très attentivement les diverses publications que vous m’avez indiquées relatives au diamagnétisme de l’oxygène, mais je ne sais si j’ai bien compris, il me semble qu’il y a une difference entre vos découvertes et les travaux de mon fils; permettez moi de vous soumettre mes réflexions à cet egard. Si je me trompe vous aurez la bonté de rectifier ma manière de voir.

Le mémoire que vous avez publié (trans. phil. 1846, p.50 et suivantes2) a été inséré par extrait dans la bibliothèque de Genève t.2 18463. il est relatif à l’action du magnétisme sur differents corps solides et sur diverses dissolutions. il n’est pas question dans ce travail de gaz et de vapeur. vous avez été conduit par ces premières observations aux conséquences suivantes: (bibliothèque de Genève t.2 p.157, 1846) “on voit que, dans toutes ces expériences, les gaz et les vapeurs occupent une position intermédiaire entre les substances magnétiques et diamagnétiques. quelles que soyent leurs propriétés chimiques ou autres, leur difference de densité ou leur dégré de raréfaction, tous les fluides élastiques paraissent être parfaitement identiques dans leurs rapports magnétiques et être à cet égard semblables au vide”4.

Autre travail. Vous me mandez dans votre lettre que vous avez montré la haute puissance magnétique de l’oxygène, relativement à l’azote et aux autres gaz et que ces faits se trouvent consignés dans le philosophical magazine 1847 vol. 31 p.4065.

mon fils n’a point eu connaissance de ce dernier travail avant la rédaction de ses deux mémoires6, mais je ne vois rien qui établisse nettement la puissance magnétique exercée sur chaque gaz isolé, en particulier sur l’oxygène.

dans ce travail remarquable vous êtes parti de l’action exercée sur la flamme et tous les gaz échauffés ou refroidis, pour examiner les effets produits sur des courants de gaz, qui circulent dans d’autres gaz. Vous avez établi qu’il existait des effets produits sur des courants gazeux circulant dans d’autres gaz, mais sans décider comme on va le voir, si cet effet est dû à la difference du diamagnétisme du gaz, ou s’il y en a - quelque uns de magnétiques. en outre il me semble que vous n’avez pris aucune mesure.

page 4107, après avoir parlé de l’action exercée sur l’oxygène dans l’air, on lit: so oxygen appears to be magnetic in common air. Whether it be really so, or only less diamagnetic than air &c &c en français: ainsi l’oxygène semble être magnétique dans l’air ordinaire. mais nous ferons place à mince d’examiner ci-après, si cela a lieu en effet, où si l’oxygène est moins magnétique que l’air (l’air étant un mélange d’oxygène et dazote[)].

page [4]12 art 6 &c8:

of all the vapours and gases yet tried, oxygen seems to be that wich [sic] has the least &&c i [sic] believe it to be diamagnetic (oxygen).

c’est à dire: de tous les gaz et vapeurs examinés jusqu’à présant l’oxygène semble être celui qui a la moindre force diamagnétique. il est encore douteux de la place que l’on doit assigner à l’oxygène, car il peut être quelque fois aussi peu diamagnétique que le vide, ou même passer au côté magnétique et l’experience ne résoud pas encore ce problème. moi, je le crois, diamagnétique (l’oxygène).

plus loin p.4139, en haut, je trouve: Still i think the results are in favour of the idea that oxygen is diamagnetic. ou bien: je pense que les résultats sont en faveur de la supposition que l’oxygène est diamagnétic. [sic]

dans le cours du mémoire l’oxygèné [sic] s’est présenté comme magnétique, Lorsqu’un courant de ce gaz passait dans l’acide carbonique ou dans l’hydrogène. mais comme vous n’avez observé que des differences, on ne peut, je crois, en rien conclure relativement aux effets exercés sur chaque gaz; un effet vous ajoutez, page 42010, à la fin du mémoire: now, until it is distinguished &c c’est à dire, maintenant jusqu’a cela soit démontré, on ne peut pas dire lesquels des corps gazeux doivent être rangés parmi les corps diamagnétiques et les quels doivent être considérés comme magnétiques et en outre s’il en existe qui n’éprouvent aucune action.

ces expériences très importants, quant aux actions relatives des differents gaz, à diverses températures, d’après votre opinion même, ne décident rien quant aux effets produits individuellement, sur les substances gazeux, tandis que la méthode d’experimentation de mon fils lui a permis de mesurer l’action directe exercée par le magnétisme sur les gaz considérés isolement et particulièrement sur l’oxygène qu’il a démontré être fortement magnétique et dont il a évalué numériquement la puissance par rapport au fer doux; en outre les autres gaz se sont présentés á lui comme diamagnétiques.

telles sont les observations que je soumets à votre excellent jugement, dont je vous prie de me faire connaitre le résultat.

Veuillez bien, monsieur et illustre confrère, agréer l’assurance de mes sentiments les plus dévoués et les plus affectueux | Becquerel

jardin des plantes| ce 14 janvier


Endorsed by Faraday: Nos 5 and 6

Address: Monsieur | Monsieur Faraday, professeur | à L’institution royale | Londres | (angleterre)

Postmark: 1851

TRANSLATION

Sir and illustrious colleague,

The gentle reproach that you have addressed to me of not having had a letter from me11, makes me feel the guilt of giving no sign of life and not congratulating you on your brilliant discoveries with which you have enriched physics. The author of the discovery of induction of an order as high as that of Oersted, who was unable to draw any conclusions from his, could not be indifferent to me, and I applauded in secret his success and the future. I shall be less discreet and you shall learn directly the high esteem that I profess for your work and your person.

I read with great attention the various publications that you indicated in connection with the diamagnetism of oxygen, but I do not know if I have understood correctly, as there seems to me to be a difference between your discoveries and the work of my son; allow me to submit to you my thoughts on the subject. If I am mistaken, you will have the kindness to rectify my way of seeing things.

The paper you published (Phil Trans 1846, p.50 and following12) was inserted in sections in Vol 2, 1846 of the Bibliothèque of Geneva13. It concerns the action of magnetism on different solids and their various dissolutions. This paper does not deal with gases or vapours. You were led by these first observations to the following conclusions: (Bibliothèque of Geneva Vol 2, p.157, 1846) “one sees that in all these experiments, gases and vapours occupy an intermediary position between magnetic substances and diamagnetic substances. Whatever their chemical or other properties, their difference in density or their degree of rarefaction, all elastic fluids appear to be perfectly identical in their magnetic ratio and seem in this regard similar to a vacuum”14.

Other work. You say in your letter that you have shown the relatively high magnetic power of oxygen in comparison to nitrogen and other gases and these facts are consigned to the Philosophical magazine 1847 vol 31, p.40615.

My son did not know of this latter work before writing his two papers16, but I see nothing that establishes clearly the magnetic power exerted on each isolated gas, in particular on oxygen.

In this remarkable work you begin by showing the action exerted on a flame and on all heated or cooled gases, in order to examine the effects produced on currents of gases circulating in other gases. You have established that there existed effects produced on currents of electricity circulating in other gases, but without deciding as one shall see, if this effect is due to the difference of the diamagnetism of the gas or if there are some which are magnetic. Moreover, it seems to me that you have taken no measurements.

Page 41017, having spoken of the action exerted on oxygen in air, one reads: “so oxygen appears to be magnetic in common air. Whether it be really so, or only less diamagnetic than air” - &c &c in French “so oxygen appears to be magnetic in common air. But we shall examine later if that is really the case or if the oxygen is less magnetic than air (Air being a mixture of oxygen and nitrogen”[)].

Page 412 para 6 &c18:

“of all the vapours and gases yet tried, oxygen seems to be that which has the least &c &c. I believe it to be diamagnetic (Oxygen).” That is to say of all the gases and vapours examined up till now, oxygen seems to be the one that has the least diamagnetic force. The place one should give to oxygen is still doubtful, as it can sometimes be as little diamagnetic as a vacuum or even pass on to the side of the magnetic and experimentation has not yet resolved this problem. I myself believe it to be diamagnetic (oxygen).

Further on, p.41319, at the top, I find: “Still I think the results are in favour of the idea that oxygen is diamagnetic.” Or, I think the results are in favour of the idea that oxygen is diamagnetic.

In the course of the paper, oxygen was presented as magnetic, when a current of this gas was passed through carbon dioxide or hydrogen. But as you have observed only differences, one cannot, I believe, conclude anything relative to the effects exerted on each gas; in fact you add at the end of the paper, p.42020: “Now, until it is distinguished” &c, that is to say now until it is distinguished one cannot say which of the gases must be listed as diamagnetic and which as magnetic and moreover if there are any that are not subject to any action.

These very important experiments, as to the relative action of different gases at different temperatures, according to your own opinion, decide nothing as to the effects produced individually on the gaseous substances, whilst my son’s experimental method has allowed him to measure the direct action exerted by magnetism on isolated gases, particularly on oxygen which he found to be strongly magnetic and of which he has numerically calculated the power in comparison to soft iron; moreover the other gases showed themselves to be diamagnetic.

These are the observations that I submit to your excellent judgement, of which I ask you to let me know the result.

Please accept, Sir and illustrious colleague, the assurance of my most devoted and most affectionate sentiments | Becquerel

Jardin des plantes | this 14 January.

Faraday (1846c), ERE21.
Faraday (1846d).
Ibid.,157.
Faraday (1847b).
Becquerel (1849a, 1850b).
Faraday (1847b), 410. This passage is marked in the copy in IEE MS SC 2.
Ibid.,412. This passage is marked in the copy in IEE MS SC 2.
Ibid.,413.
Ibid.,420. This passage is marked in the copy in IEE MS SC 2.
Faraday (1846c), ERE21.
Faraday (1846d).
Ibid.,157.
Faraday (1847b).
Becquerel (1849a, 1850b).
Faraday (1847b), 410. This passage is marked in the copy in IEE MS SC 2.
Ibid.,412. This passage is marked in the copy in IEE MS SC 2.
Ibid.,413.
Ibid.,420. This passage is marked in the copy in IEE MS SC 2.

Bibliography

FARADAY, Michael (1846c): “Experimental Researches in Electricity. - Twenty-first Series. On new magnetic actions, and on the magnetic condition of all matter - continued”, Phil. Trans., 136: 41-62.

FARADAY, Michael (1846d): “Mémoires sur de nouvelles actions magnétiques et sur l'état magnétique de toute la matière”, Bibl. Univ. Arch., 2: 42-55, 145-64.

FARADAY, Michael (1847b): “On the Diamagnetic conditions of Flame and Gases”, Phil. Mag., 31: 401-21.

Please cite as “Faraday2372,” in Ɛpsilon: The Michael Faraday Collection accessed on 29 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/faraday/letters/Faraday2372