Arthur-Auguste De La Rive to Faraday   24 December 1852

Genève | le 24 Xbre 1852

Monsieur & très cher ami,

Je n’ai pas répondu plus tôt à votre bonne & amicale lettre1 parceque j’aurais voulu avoir quelque chose d’intéressant à vous dire. Je suis peiné de ce que votre tête est fatiguée; cela vous est déjà arrivé quelquefois à la suite de vos travaux si nombreux & si persévérants; mais vous vous rappelez qu’il suffit d’un peu de repos pour vous remettre en très bon état. Vous avez ce qui contribue le plus à la sérénité de l’âme & au calme de l’esprit, une foi pleine & entière aux promesses de notre Divin Maitre & une conscience pure & tranquille qui remplit votre coeur des espérances magnifiques que nous donne le Evangile. Vous avez en outre l’advantage d’avoir toujours mené une vie douce & bien réglée exempte d’ambition & parconséquent de toutes les agitations & de tous les mécomptes qu’elle entraine après elle. La gloire est venue vous chercher malgré vous; vous avez su, sans la mépriser, la réduire à sa juste valeur. Vous avez su vous concilier partout à la fois la haute estime & l’affection de ceux qui vous connaissent. Enfin vous n’avez été frappé jusqu’ici, grâce à la bonté de Dieu, d’aucun de ces malheurs domestiques qui brisent une vie. C’est donc sans crainte comme sans amertume que vous devez sentir approcher la vieillesse, en ayant le sentiment bien doux que les merveilles que vous avez su lire dans de livre de la nature doivent contribuer pour leur bonne part à en faire encore plus admirer & adorer le Suprême Auteur.

Voilà, très cher ami, l’impression que votre belle vie m’a toujours fait éprouver. Et quand je la compare à nos vies agitées & si mal remplies, à tout cet ensemble de mécomptes & de douleurs dont la mienne en particulier a été obscurcie, je vous estime bien heureux surtout parceque vous êtes digne de votre bonheur. Tout cela m’amène à penser au malheur de ceux qui n’ont pas cette foi religieuse que vous avez à un si haut degré, & en particulier à la pauvre Lady Lovelace2; avez-vous su quelque chose sur ses derniers moments & sur ses dispositions morales & religieuses à cette heure suprême?

Mon fils3 qui vous remettra cette lettre est dans ce moment à Londres avec sa jeune femme4; ils ont été voir leur excellente grand-mère Madame Marcet qui semble être mieux maintenant qu’elle ne l’a été depuis long-temps.

Mon premier volume sur l’Electricité doit avoir paru dans ce moment5; le second avance & ne tardera pas à suivre son ainé6. Si vous le lisez (je vous en enverrai un exemplaire aussitôt qu’il aura paru), faites moi la grande amitié de me présenter toutes vos observations, afin que j’en fasse encore profit pour l’édition française7.- Je suis bien sur que malgré ce que vous me dites, vous saurez encore trouver quelque belle mine à exploiter dans ce riche domaine que vous cultivez avec tant d’ardeur & de succès. N’oubliez pas de m’en faire part, car vous savez tout l’intéret que je mets à ce qui vient de vous parceque c’est de vous avant tout & ensuite parceque c’est toujours original & remarquable.

Merci de toutes vos précédentes communications. Votre affectionné & bien dévoué | A. De la Rive

TRANSLATION

Geneva | 24 December 1852

Sir and very dear friend,

I did not reply earlier to your kind and friendly letter8 because I should have preferred to have something interesting to tell you. I am saddened that your head is tired; it has troubled you before, as a result of your numerous and persevering works; but you have that which most contributes to the serenity of the soul and peace of mind, a full and complete faith in the promises of our Divine Master and a pure and tranquil conscience which fills your heart with the magnificent hopes that the Gospel gives us. You have moreover the advantage of having always led a gentle and well ordered life, free from ambition and consequently of all the restlessness and all the disappointments that it brings in its train. Glory has come to find you despite yourself; you have known, without despising it, to reduce it to its true value. You have been able to reconcile, everywhere and at all times, the high esteem and the affection of all those who know you. Finally, thus far you have not been hit, thanks to the grace of God, by any of those domestic calamities that shatter a life. It is thus without fear and without bitterness that you must sense old age approaching, having that agreeable feeling that the marvels that you have been able to read in the book of nature must contribute in their own way to make the Supreme Author even more admired and adored.

There, my dear friend, is the impression that your beautiful life has always made on me. And when I compare it to our agitated and unfulfilled lives, and all the disappointments and pains that have overshadowed mine in particular, I regard you as happy above all because you are worthy of your happiness. All this brings me to think of the unhappiness of those that do not have that religious faith that you hold so deeply, and in particular of poor Lady Lovelace9; did you know something of her last moments and of her moral and religious disposition at that supreme hour?

My son10, who will give you this letter, is at this moment in London with his young wife11; they went to see their excellent grandmother, Madam Marcet, who seems better now than she has been for a long time.

My first volume on Electricity should appear any day now12; the second is advancing and will not be long behind the first13. If you read it (I shall send you a copy as soon as it has appeared), please do me the great friendship of sending me all your observations, so that I can still profit from them for the French edition14. I am quite sure that despite everything you tell me, you will be able to find some good mine to exploit in the rich domain that you cultivate with such ardour and success. Do not forget to include me, for you know all the interest that I take in everything you send, first of all because it comes from you and then because it is always original and remarkable.

Thank you for all your preceding communications. Your affectionate and very devoted | A. De la Rive.

Lovelace died on 27 November 1852.
William De La Rive.
Cécile-Marie De La Rive, née De La Rive (1831-1893, Choisy (1947), 51). Married William De La Rive on 15 March 1852.
De La Rive (1853-8), 1.
De La Rive (1853-8), 2.
De La Rive (1854-8).
Lovelace died on 27 November 1852.
William De La Rive.
Cécile-Marie De La Rive, née De La Rive (1831-1893, Choisy (1947), 51). Married William De La Rive on 15 March 1852.
De La Rive (1853-8), 1.
De La Rive (1853-8), 2.
De La Rive (1854-8).

Bibliography

CHOISY, Albert (1947): Généalogies Genevoises, Geneva.

DE LA RIVE, Arthur-August (1853-8): A Treatise on Electricity, in Theory and Practice, 3 volumes, London.

DE LA RIVE, Arthur-August (1854-8): Traité d'Electricité théorique et appliquée, 3 volumes, Paris.

Please cite as “Faraday2610,” in Ɛpsilon: The Michael Faraday Collection accessed on 3 May 2024, https://epsilon.ac.uk/view/faraday/letters/Faraday2610