Macedonio Melloni to Faraday   12 December 1853

Moretta di Portici près Naples | ce 12 Decembre 1853.

Mon illustre ami!

J’ai consigé, il y a quelques jours, au Consul piémontais de Naples un exemplaire de mon second mémoire sur le magnétisme des roches1 avec priere de vous le faire parvenir le plutôt possible. Cependant comme je sais, par expérience, la lenteur de ces sortes de transmissions, je crois convenable de vous écrire directement par la poste afin de vous informer d’avance des principaux resultats contenus dans ce travail.... Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que quelques-uns d’entre eux ne sont pas tout-à-fait indignes de fixer l’attention de la Societé Royale.

Ma position dans ce pays est toujours la même.... je ne conserve plus que ma place d’académicien et les restes d’un patrimoine sérieusement compromis par la passion fatale qui m’a poussé dans le tourbillon scientifique.... Encore dois-je la possibilité de continuer, tant bien que mal, ma vie d’étudiant à la protection des Ambassadeurs prussiens ou pour mieux dire à l’influence de l’illustre savant, que vous avez déjà déviné, sur le Roi de Prusse2 leur seigneur et maître! D’autre part Arago de glorieuse mémoire ne pouvant plus agir comme autrefois en ma faveur auprès des puissances politiques à l’ordre du jour a néammoins continué à me prodiguer les trésors de sa plus vive amitié jusqu’aux derniers moments de sa précieuse existence.... Et vous même, cher et illustre confrère, ne m’avez-vous pas comblé de bontés toutes les fois qu’il vous a été possible de le faire?... N’ai-je pas encore entre mes mains cette lettre si affectueuse que vous voulûtes bien m’écrire pour me consoler de mes dernières mésaventures?... Ces marques d’estime et d’interêt de la part d’hommes tels que Humboldt, Arago et Faraday sont pour moi le plus haut dégre de bonheur auquel puissent atteindre les veritables amoureux de la Science et tant qu’elles se maintiendront actives et florissantes à mon égard, les vicissitudes malheureuses de la vie ne parviendront jamais à abattre le courage de

votre très-dévoué et très reconnt. Servit. et ami | Macédoine Melloni


Address: Monsieur | Monsieur Michel Faraday | de la Société Royale de Londres, de | l’Institut de France des Académies | des sciences de Berlin; de Copenhague &c &c | Londres

TRANSLATION

Moretti di Portici near Naples | this 12 December 1853.

My illustrious friend,

I gave, a few days ago, to the Piedmontese Consul in Naples a copy of my second memoir on the magnetism of rocks3 with a request that he should convey it to you at the earliest opportunity. However as I know, from experience, the slowness of this sort of transmission, I think it best to write to you directly by post in order to forewarn you of the principal results contained in this work ... I do not know if I am mistaken, but it seems to me that some of these are not altogether unworthy of drawing to the attention of the Royal Society.

My position in this country is still the same ... All I possess, is my work and the remains of an inheritance which is seriously reduced by the fatal passion which has drawn me into the turbulent world of science ... I still owe the possibility of continuing this life of learning, for better or worse, to the protection of the Prussian ambassadors or rather, as you may have guessed, to the influence of that illustrious savant, the King of Prussia4, their lord and master. On the other hand, Arago, of glorious memory, unable to act as before in my favour with the political powers of the day, nevertheless continued to lavish on me the treasures of the keenest friendship right up to the last moments of his precious existence.... And you too, dear and illustrious colleague, have you not showered me with kindness at every opportunity? ... Do I still not have in my hands that deeply affectionate letter that you kindly sent me to console me after my last misfortunes? ... These testimonies of esteem and interest from men such as Humboldt, Arago and Faraday are for me the highest degree of happiness to which lovers of Science can aspire and so long as they remain active and flourishing towards me, the unhappy vicissitudes of life will never succeed in breaking the spirit of

your very devoted and most grateful Servant and friend | Macedoine Melloni.

Both his first and second memoir are in Melloni (1853).
Frederick William IV.
Both his first and second memoir are in Melloni (1853).
Frederick William IV.

Bibliography

MELLONI, Macedonio (1853): “Ricerche intorno al magnetismo delle Rocce”, Mem. Accad. Sci. Naples, 1: 121-64.

Please cite as “Faraday2762,” in Ɛpsilon: The Michael Faraday Collection accessed on 29 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/faraday/letters/Faraday2762