Macedonio Melloni to Faraday   18 May 1854

Moretta di Portici pres Naples ce 18 May 1854.

Cher et illustre ami!

J’ai suspendu jusqu’à present ma reponse à votre lettre du 19 April1 dans l’espoir de pouvoir vous envoyer, d’un jour à l’autre, la déscription complète de mon nouvel eléctroscope2. Mais la crainte que ce retard soit sinistrement interprêté m’oblige à vous ecrire ces lignes, afin de vous dire d’abord, que vos souffrances m’ont profondément affligé, et que je ne décesse de faire les voeux les plus ardents pour votre prompt retablissement dans l’état de parfaite santé - Je vous remercie ensuite bien vivement, mon excellent ami, de la peine que vous vous êtes donnée pour rectifier mes idées à l’égard de votre ingénieuse théorie sur les relations que vous établissez entre l’induction la conductibilité l’isolement et la capacité eléctrique des corps3.... Ayez la bonté d’attendre quelques semaines, et peut être pourrais-je decider la question de savoir si dans les phénomènes de l’induction et de la conductibilité il y a simple polarité moléculaire ou transport réel de fluide eléctrique de l’une à l’autre extremité des conducteurs isolés, comme on l’admet encore dans la plupart des traités de physique... Vous comprenez bien que mes espérances de reussite sont essentiellement fondées sur l’appareil thermoscopique dont je vous parlais tantôt.... Sa construction avance et, malgré les nombreuses difficultés artistiques, et economiques qui semblaient s’accumuler exprès pour m’empêcher d’atteindre le but, je puis déjà vous annoncer avec certitude que cet instrument a complètement réussi - J’ai supprimé le conducteur imparfait dont je vous parlais dans ma lettre précédente4; mais son emploi primitif m’a conduit à une heureuse application d’un principe nouveau, ou plutôt à l’application d’une consequence jusqu’à present negligée des principes connus au moyen de laquelle mon appareil a acquis une sensibilité et une netteté d’indications vraiment étonnantes. Pour vous en donner une idée je dirai que, dans son etat actuel d’imperfection, il donne des deviations de 20 a 25˚ sur un cercle d’un decimetre de diametre par le contact de la lame zinc et cuivre soudée de Volta; et que ces déviations se maintiennent assez longtems pour permettre d’explorer tout à son aise, jusque dans les tems les plus humides, l’espèce d’electricité dont elles dérivent.-

Je crois qu’avec cet instrument, porté à son dernier dégré de perfection, on parviendra à faire rejeter définitivement, même par ses propres partisans, le principe de M. Palagi d’une prétendue eléctrisation des corps par le simple changement de distance5; principe qui n’est, selon moi, qu’une consequence des phénomènes d’induction dûs à l’eléctricité developpée par le frottement des corps mobile sur les tubes ou les tringles qui servent à le rapprocher du corps fixe.- Il me semble enfin que nous pourrons employer cet instrument avec succès pour voir s’il y a réellement de l’eléctricité dégagée pendant l’évaporation des liquides, dans l’acte de la végetation, et dans une foule d’autres questions analogues qui ont été, si je ne me trompe, fort mal étudiées dans ces derniers tems à cause de l’emploi impropre du galvanometre... Et, pour en citer un seul exemple, quel rapport y a-t-il entre les courants eléctriques que l’on développe artificiellement par le contact, direct ou indirect, des extremités du galvanometre, avec les feuilles et les racines d’une plante arrachée du sol, et le dégagement supposé de l’electricité statique dans l’etat naturel de cet être organique?....

Je finis en renouvellent mes voeux les plus ardents pour le rétablissement de votre précieuse santé et en me déclarant avec toute l’effusion de mon ame

votre très-affectionné et très reconnt | Serviteur et ami | Macédoine Melloni


Address: Monsieur | Monsieur Michel Faraday | de la Société Royale de Londres, de | l’Institut de France, de la Société Ita|lienne des Science &c &c &c | Royal Institution | Albemarle Street | LondresTRANSLATION

Moretta di Portici near Naples this 18th May 1854

Dear and illustrious friend!

I have delayed with my reply to your letter of 19th April6 in the hope of being able to send you, any day, the completed description of my new electroscope7. But the fear that this delay might be wrongly interpreted obliges me to write these lines, first of all to tell you that your sufferings have distressed me deeply, and that I have not ceased hoping most ardently for your prompt recovery to a state of perfect health - second, I thank you most sincerely, my excellent friend, for the trouble you have taken to rectify my ideas regarding your ingenious theory on the relationship that you have established between electrical induction, conductibility, insulation and capacity of various bodies8.... Please have the kindness to wait a few weeks, and perhaps I will be able to settle the question and know if in phenomena of induction and conductibility there is a simple molecular polarity or a real movement of electric fluid from one end of an isolated conductor to the other, as is still accepted by most of the treatises on physics... You can well understand that my hopes of achieving this are essentially founded on the thermoscopic apparatus that I mentioned earlier.... Its construction is progressing and despite numerous technical and economic difficulties that seem to pile up expressly to stop me from achieving my goal, I can already announce with certitude that this instrument has completely succeeded - I have replaced the imperfect conductor that I mentioned in my previous letter9; but its primitive working led me to a happy application of a new principle, or rather to the application of a hitherto neglected consequence of the known principles by means of which my apparatus acquired a sensitivity and a clarity of indications that is truly surprising. To give you an idea I will say that in its current imperfect state, it gives deviations of 20 to 25° on a circle of a diameter of one decimetre by the contact of Volta’s soldered zinc and copper needle; and that these deviations are maintained long enough to allow one to explore at leisure even in the most humid weather, the type of electricity from which they derive.

I believe that this instrument, brought to its last degree of perfection, will lead to the ultimate rejection, even by its supporters, of M. Palagi’s principle of a seeming electralisation of bodies by simply changing the distance10; a principle that is, according to me, merely a consequence of the theories of the phenomena of induction due to electricity developed by the rubbing of mobile bodies on tubes or triangles which serve to connect it to the fixed body.- It seems to me finally that we can use this instrument successfully to see if there is really any electricity released during the evaporation of liquids, in the act of vegetation, and in a whole range of other analogous questions which have been, if I am not mistaken, very badly studied recently because of the improper use of the galvanometer... And to cite a single example, what relationship is there between electric currents which are developed artificially by contact, direct or indirect, of the ends of a galvanometer, with leaves and roots of a plant wrenched from the soil, and the supposed release of static electricity in its natural state of this organic matter?....

I end in renewing my most ardent vows for the reestablishment of your precious health, declaring myself with all the effusion of my soul

Your very affectionate and very grateful | Servant and friend | Macédoine Melloni

Melloni (1854b),
Not found.
Faraday (1854a), Friday Evening Discourse of 20 January 1854.
Palagi (1854).
Melloni (1854b),
Not found.
Faraday (1854a), Friday Evening Discourse of 20 January 1854.
Palagi (1854).

Bibliography

FARADAY, Michael (1854a): “On Electric Induction - Associated cases of current and static effects”, Proc. Roy. Inst., 1: 345-55.

MELLONI, Macedonio (1854b): “Nouvel électroscope”, Comptes Rendus, 39: 1113-7.

PALAGI, Alessandro (1854): “Sur les variations électriques que subissent les corps lorsqu’ils s’éloignent ou se rapprochent les uns des autres”, Bibl. Univ. Arch., 25: 372-80.

Please cite as “Faraday2834,” in Ɛpsilon: The Michael Faraday Collection accessed on 28 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/faraday/letters/Faraday2834