WCP2252

Letter (WCP2252.2142)

[1]

Genève

18 Juin 1870.

Mon cher Monsieur

Voici le dernier mot du libraire Reinwald1, qui me parait peu satisfaisant: 750 francs tout compris, c’est-à-dire 30 £. st[erling]. - j’avais esperé[sic] l’amener à 1,000 fr. (40 £. st[erling].), que je vous aurais proposé de partager avec mon fils2, estimant qu’on ne peut quère offrir soit à l’auteur soit au traducteur moins de 20 £. st[erling]. Reinwald a maintenu son chiffre, en disant qu’il n’espère pas placer plus de 750 exemplaires en deux ans. S’il parvient à une meilleure vente il compléterait la somme de mille francs. Un de ses arguments est que Mr. Darwin3 n’a rien exigé pour les traductions de ses ouvrages, mais il ne me dit pas si le traducteur n’a pas été payé plus libéralement que par exemple 20 £. st[erling]. pour 400 pages.

Dans cet état de choses mon fils vous propose de partager les 750 fr. entre lui et vous, ce qui ferait 15 £. st[erling]. pour chacun, et dans le cas d’une vente un peu forte dans les deux premières années, 20 £. st[erling]. pour chacun. Vous voyez qu’il se décide surtout d’après [2] l’intérêt de votre livre et le plaisir qu’il aurait à le faire connaître à l’étranger. Si vous acceptez, il se mettra tout de suite à l’œuvre.

Pourriez vous espérer de meilleures conditions de Hachette?4 Je l’ignore, ne sachant pas à quel prix et comment il a exécuté la traduction de votre Voyage dans l’archipel Malai5. Vous pouvez aussi examiner ce qu’on vous donne pour la traduction en allemand du nouvel ouvrage Contributions6 et vous appuier[sic] là dessus [sic] pour une demande, seulement il faut tenir compte de la différence du public allemand, plus liseur, et plus acheteur que le public français.

Si vous désirez faire une tentative auprès de Hachette4, je vous serai obligé de stipuler que la traduction serait faite par mon fils, le quel [sic] mettrait son nom. Ce que vous obtiendriez se partagerait entre vous et mon fils. Quant à Reinwald je lui écrirais dans ce cas que vous avez trouvé ses conditions trop faibles et qu’ayant eu des rapports avec Hachette vous vous êtes adressé à lui. Permettez-moi cependant [3] d’ajouter que le temps s’écoule et qu’il serait désirable de commencer actuellement à traduire, afin le pouvoir mettre sous presse en automne. Par le même motif je vous prie de m’écrire par la voie directe et non par l’Allemagne. Le dernier moyen est bon surtout pour les imprimés.

Agréez, mon cher Monsieur, l’assurance de mes compliments empressés[sic] | Alph. de Candolle [signature]

à Genève (Suisse)

ENGLISH TRANSLATION:

[1]

Geneva

18 June 1870

My dear Sir,

Here is the publisher Reinwald’s1 last word. It seems to me unsatisfactory: 750 francs inclusive; that is, 30 £ sterling. – I had hoped to bring it up to 1,000 fr[ancs]. (40 £ st[erling].), which I would have suggested that you share with my son2, assuming that one could not very well offer less than 20 £ st[erling] either to the author or the translator. Reinwald has maintained his figure, while saying that he does not hope to sell more than 750 copies in two years. If he has better sales, he will make the sum up to one thousand francs. One of his arguments is that Mr. Darwin3 did not ask anything for the translations of his works, but he did not tell me if the translator has not been paid more liberally than for example 20 £ st[erling] for 400 pages.

Given this state of things, my son proposes that you share the 750 fr[ancs]., which would be 15 £ st[erling]. each. In the event of better sales in the first two years, 20 £ st[erling]. each. You can see that his decision was based on [2] interest in your book and the pleasure he would have making it known abroad. If you agree, he will start working on it right away.

Can you hope for a better offer from Hachette4? I don’t know, being unaware of the fee and how he carried out the translation of your Voyage dans l’archipel Malai.5 You might also look at what they gave you for the German translation of the new work Contributions6 and lean on that for a bid, only it is necessary to take account of the difference between the German audience, who read and buy more than the French.

If you want to apply to Hachette, I would be obliged if you would stipulate that my son would do the translation under his name. Whatever you get would be divided between you and my son. As regards Reinwald, I will write to him to let him know that you found his offer too meager and that having had dealings with Hachette you contacted him again. Let me meanwhile [3] add that time is passing; it would be a good idea to begin the translation now so that it can be sent to press in the autumn. For the same reason I ask that you write to me by the direct route, rather than by way of Germany. The latter being particularly good for printed matter.

Accept, my dear sir, the assurance of my sincere respect. | Alph. de Candolle [signature]

Geneva (Switzerland)

Please cite as “WCP2252,” in Beccaloni, G. W. (ed.), Ɛpsilon: The Alfred Russel Wallace Collection accessed on 28 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/wallace/letters/WCP2252