Monsieur, L'Académie des sciences, dans sa séance du 18 avril, vous a nommé commissaire à l'effet de lui présenter un rapport sur la proposition de M.M. Dureau de la Malle et Jomard, d'introduire dans l'enseignement élémentaire une méthode d'écriture plus abrégée que celle actuellement en usage. Par le choix de ses commissaires, l'Académie prouve assez l'importance qu'elle attache à la question. Tous ceux qui s'occupent de ces matières, et moi surtout, nous nous sommes félicités de voir les intérêts de l'enseignement remis en d'aussi bonnes mains.
Frappé des entraves que le système actuel apporte à la propagation des lumières, je méditais depuis [de] longues années un mode plus prompt, plus facile, plus simple de peindre la pensée, lorsque la proposition faite à[2] l'Académie a réveillé mon zèle et m'a fait hâter la terminaison de mes travaux. Je vous adresse, ci-joint, le tableau synoptique d'un nouvel alphabet que je nomme Typophonien : il est composé de sept signes radicaux, faciles à retenir et se rapprochant de l'écriture usuelle. Les combinaisons de ces sept signes, peu nombreuses, forment un système syllabaire complet, et donnent à ma méthode des avantages marquants sur la méthode tachygraphique, qui est la meilleure de celles connues jusqu'à présent ; avantages qui peuvent être appréciés au premier coup d’œil, mais que je me propose d'ailleurs de faire ressortir dans un mémoire comparatif des deux méthodes, que je mettrai sous les yeux de l'Académie, lorsqu'après la prise en considération de la proposition sur laquelle vous êtes appelé à faire un rapport, il sera question de se déterminer sur le choix à faire entre les méthodes abréviatives. En attendant, j'ose me flatter, Monsieur, que vous daignerez[3] accepter l'hommage de mon tableau, et qu'après examen, vous voudrez bien faire mention de la typophonie dans votre rapport à l'Académie, à laquelle ce tableau a été également présenté.
Je vous prie, Monsieur, d'agréer les assurances de respect avec lequel j'ai l'honneur d'être votre très humble et très obéissant serviteur, Painparé 1, * Rue Verdelet n°4 [Voir également la lettre L1117]
Please cite as “L1001,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 11 October 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L1001